L’entreprise Carmat créée en 2008 a vendu un exemplaire de son coeur artificiel total : commercialisé sous la marque Aeson, il a été implanté sur un patient en Italie afin de servir de relais dans l’attente d’une greffe, une étape importante annoncée lundi par la medtech française.
C’est une première pour Carmat. L’entreprise française, créée en 2008, a vendu un premier exemplaire de son cÅ“ur artificiel total, commercialisé sous la marque Aeson. C’est un patient italien qui l’a reçu, dans l’attente d’une greffe, a annoncé la medtech française ce lundi 19 juillet.
Cette implantation a été « réalisée par l’équipe du Dr Ciro Maiello, chirurgien cardiaque au centre hospitalier de Naples, l’un des centres bénéficiant de la plus grande expérience en matière de coeurs artificiels en Italie », précise la société dans un communiqué. Pour Carmat, qui a réalisé une augmentation de capital de 56 millions d’euros en mars dernier, cette implantation « marque la première vente réalisée (…) depuis sa création en 2008 » et représente « une étape majeure, qui ouvre une nouvelle page du développement de la société ».
Ce coeur artificiel permet d’offrir une alternative thérapeutique aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque biventriculaire terminale. Jusqu’ici, les coeurs Aeson avaient seulement été utilisés dans le cadre d’étude clinique. Le coût de l’opération s’élève à plus de 150.000 euros et a été pris en charge par « le système régional de santé », en attendant un remboursement national qui survient en Italie « après plusieurs années d’utilisation ».
Vers d’autres commercialisations en Europe ?
Il y a quelques jours, le cours de l’action a bondi passant de 6,77% à 23,65 euros à la Bourse de Paris. Cela est dû à l’annonce faite par Carmat le 15 juillet, lorsque l’entreprise a révélé la première implantation humaine de son coeur artificiel aux États-Unis, dans le cadre d’une étude clinique.
En décembre 2020, l’entreprise avait obtenu le marquage CE en Europe, ce qui lui avait ainsi donné le feu vert pour la commercialisation de son coeur artificiel en Europe. Le coeur fait un pont à la transplantation, c’est-à-dire qu’il est accordé aux patients dans l’attente d’une greffe. En novembre 2019, les résultats de l’étude Pivot, débutée en 2016 et toujours en cours, révélaient que sur les 11 premiers patients implantés, « 73% ont atteint les six mois de survie avec la prothèse ou une transplantation cardiaque réussie » dans les six mois suivant l’implantation, ce qui était le principal objectif de cette étude.