Proche et alliée à la Russie, la Biélorussie est dans le collimateur de l’Union Européenne depuis plusieurs mois. Minsk est accusé de soutenir Moscou dans le conflit ukrainien.
Le premier ministre tchèque, Petr Fiala, dont le pays assume la présidence tournante de l’Union européenne, a déclaré mardi à son retour de Kiev que l’UE pourrait dorénavant sanctionner la Biélorussie, alliée de la Russie, pour son rôle dans le conflit en Ukraine. La Biélorussie assure ne pas vouloir s’impliquer directement dans la guerre, mais elle autorise des soldats russes à stationner sur son territoire, dont Moscou s’est servi comme base arrière pour l’invasion de l’Ukraine fin février.
« Nous sommes à présent en train d’examiner (…) le rôle de la Biélorussie et la nécessité potentielle de le cibler », a déclaré à des journalistes Petr Fiala. « Certaines sanctions contre la Biélorussie sont déjà en place mais nous ne pouvons accepter [qu’elle] soutienne la politique de la Russie ou que la Russie contourne l’impact des sanctions par le biais de pays comme la Biélorussie », a-t-il ajouté.
L’UE a imposé huit paquets de sanctions visant principalement l’industrie russe et des individus depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février. La Russie doit être « de plus en plus isolée », a ajouté M. Fiala. « Nous savons que les sanctions fonctionnent, nous pouvons le voir grâce à de nombreuses données, et nous devons continuer sans aucun doute. » « Nous devons réaliser que les attaques contre l’Ukraine sont conduites depuis l’espace aérien de la Biélorussie et que [le pays] fournit des armes à la Russie », a insisté pour sa part le ministre tchèque des affaires étrangères, Jan Lipavsky.
Minsk et Moscou ont annoncé en octobre une force militaire commune et l’armée ukrainienne s’est inquiétée de la « menace croissante » d’une nouvelle offensive russe depuis la Biélorussie, son voisin au nord. Selon le ministère de la défense biélorusse, « jusqu’à 9 000 soldats russes » et environ 170 chars seraient déployés en Biélorussie.