Le Parlement chilien a approuvé, mardi, le lancement d’une procédure de destitution contre le président Sebastian Piñera relative aux révélations de l’enquête des « Pandora papers ». Le Sénat devra ensuite se prononcer sur une accusation de conflit d’intérêts.
Il y a eu 78 votes pour, 67 votes contre et trois abstentions. Les députés, à une majorité relativement nette, ont donc donné leur feu vert, mardi 9 novembre, à la procédure de destitution contre le président en place, soupçonné de corruption dans une affaire de vente minière. Pinera est âgé de 71 ans, c’est aussi l’un des hommes les plus riches du Chili, il est multimilliardaire.
Le scandale a été dévoilé dans le cadre des révélations des Pandora Papers, début octobre. Cette enquête internationale sur les paradis fiscaux, est initiée par le consortium des journalistes d’investigation, dont fait partie la cellule investigation de Radio France. Parmi les dirigeants montrés du doigt dans ces Pandora Papers, il y avait donc le nom de Sebastian Pinera. Le président chilien est soupçonné d’avoir usé de son influence pour favoriser la vente d’une compagnie minière à l’un de ses amis, l’homme d’affaires Carlos Alberto Delano.
Cette transaction, effectuée dans le paradis fiscal des Iles Vierges britanniques, était conditionnée à l’abandon d’un projet de protection environnementale dans la zone d’exploitation de la mine, dans le célèbre et magnifique désert d’Atacama dans le Nord du pays. Le gouvernement de droite de Sebastian Pinera a renoncé à la mise en place de cette réserve naturelle. La vente a donc pu s’effectuer. La justice avait examiné l’affaire en 2017 et avait conclu à un non-lieu mais des zones d’ombre persistent sur les conditions de cette vente.
Le président chilien, Sebastian Piñera, a affirmé mercredi que la procédure de destitution à son encontre, approuvée la veille par les députés mais qui doit encore être soumise au Sénat, se fonde sur des « faits faux ou trompeurs ».