En visite de quatre jours en République démocratique du Congo (RDC), le Pape François a délivré un message choc à son arrivée à Kinshasa lundi, dénonçant l’actuel « colonialisme économique » des Occidentaux sur le continent africain en général et au Congo en particulier.
« Après le colonialisme politique, un +colonialisme économique+ tout aussi asservissant s’est déchaîné. Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources », a-t-il déploré, sous les applaudissements, lors d’un discours très politique devant les autorités et le corps diplomatique. « Otez vos mains de la République Démocratique du Congo, ôtez vos mains de l’Afrique! Cessez d’étouffer l’Afrique: elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser », a-t-il encore lancé dans les jardins du palais présidentiel.
La #RDC et l’#Afrique méritent d’être respectés et écoutés, ils méritent espace et attention. Cessez d’étouffer l’Afrique: elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à piller. Que l’Afrique soit protagoniste de son destin! #VoyageApostolique
— Pape François (@Pontifex_fr) January 31, 2023
Des paroles fortes qui retiennent l’attention en République démocratique du Congo et au-delà, au moment où ce pays disposant des plus vastes réserves au monde de cuivre, de cobalt et de divers minerais stratégiques indispensables pour l’avenir de la planète est encore plus courtisé que jamais.
D’ailleurs, le président Félix Tshisekedi n’a pas manqué d’y faire allusion, estimant que « le deuxième défi du gouvernement congolais est d’ordre économique ». « Avec son riche potentiel économique, la RDC renferme dans son sous-sol l’essentiel des ressources minérales dont le monde a besoin pour assurer la transition écologique et la protection de l’environnement. Mais ces immenses potentialités ne profitent toujours pas aux Congolais », a-t-il déclaré, ajoutant qu’en dépit des « embuches nombreuses » sur le chemin du développement, son gouvernement s’est engagé à faire le nécessaire afin de changer la donne.