L’Allemagne est ouverte aux propositions de l’Union européenne sur la confiscation des réserves russes au profit de l’Ukraine mais trouve que l’expropriation des biens des Russes sanctionnés pourrait engendrer de très graves difficultés. C’est ce qu’a déclaré dimanche dans une interview au Financial Times le ministre allemand des Finances Christian Lindner.
« Les pays basés sur la primauté de la loi garantissent l’inviolabilité de la propriété privée. Des difficultés engendrées par la confiscation seront trop importantes », a reconnu le ministre. Selon lui, il faut convaincre les entrepreneurs russes à participer de façon bénévole au paiement des indemnités de guerre à l’Ukraine ». « Sur ce sujet, il faut mener une discussion politique à laquelle je voudrais participer », a indiqué le ministre.
Christian Lindner a déclaré vendredi que la confiscation des réserves russes avait été abordée le même jour lors de la rencontre des ministres des Finances du G7 en Allemagne. Selon lui, cette question ne peut concerner que les biens publics mais en aucun cas la propriété privée.
Dans son interview, le ministre allemand s’est prononcé contre l’émission de nouveaux titres de créance de l’Union européenne afin d’attirer des ressources supplémentaires pour aider l’Ukraine à se reconstruire. Selon lui, le programme Next Generation EU qui prévoyait l’émission d’obligations afin d’assurer la reprise de l’économie européenne suite au Covid-19 était une solution temporaire. L’Allemagne ne soutient pas l’idée de l’émission de nouvelles obligations de l’Union européenne. Pour accorder une aide financière à Kiev, les pays de l’UE utilisent d’autres instruments « basés sur des garanties nationales ».
Le ministre allemand a également mis en garde contre « une menace réelle de la stagflation » qui demande des actions urgentes de la part des membres du G7 et de l’UE. Il a appelé les partenaires européens à suivre l’exemple de l’Allemagne, à continuer de respecter les règles qui établissement les dimensions de la dette publique et à chercher à la réduire malgré la situation économique difficile.