La légende de la musique béninoise Sagbohan Danialou compte marquer la culture béninoise d’une empreinte indélébile à travers un rêve fou qu’il nourrit depuis plus de 15 ans. Lors d’un entretien accordé à Bénin Télévisions depuis la France, l’homme orchestre a rendu public ce rêve.
Invité par la CNDDB, dans le cadre de la journée béninoise de la fraternité, le célèbre chanteur et percussionniste béninois, Danialou Sagbohan était sur scène ce week-end à l’hôtel le Méridien de Paris pour un grand concert. En prélude à cette rencontre inédite, l’icône de la musique béninoise a été reçue pour un entretien avec Bénin Télévisions.
Entre autres sujets abordés, le musicien a exhorté la diaspora à Å“uvrer pour le développement culturel du Bénin. « Nous avons un patrimoine culturel très très riche que beaucoup ne savent pas. Je parle de nous-même, des béninois. Il faudra des ateliers à nos musiciens pour leur montrer ce qui est exportable. Moi j’ai des morceaux depuis 30 ans qui sont toujours d’actualité. Gnonas Pedro a fait des trucs immortels, Poly rythmo et bien d’autres« , a déclaré la star béninoise.
Déterminé à ajouter aussi son grain de sel, le musicien béninois surnommé l’homme orchestre a fait part de son ambition de créer dans son pays, un centre musical afin de partager ses connaissances avec la nouvelle génération de musiciens. « Il y a 15 ans je fais un rêve, celui de partager avec les béninois, le peu que j’ai dans ma tête. J’ai pensé à un centre d’anthropologie musicale, un centre de renforcement de capacité pour la diaspora et pour les nationaux aussi« , a révélé Sagbohan Danialou.
Conscient du défi qui l’attend dans l’atteinte de cet objectif, le musicien béninois a donné l’exemple d’un autre percussionniste sénégalais qui n’a pas pu réaliser ce rêve avant son départ. « Depuis 15 ans mais je pense que je vais le réaliser parce qu’au Sénégal, Doudou N’Diaye Rose le grand percussionniste, il a fait ce rêve. Il a commencé mais il n’a pas fini. Il a demandé d’aide mais son état ne l’a pas aidé. Il n’a pas réalisé son rêve jusqu’à son départ. Quand je pense à ça, je me dis que peut-être que moi j’aurai une chance dans mon pays pour qu’un jour j’ai ce centre là pour montrer que nous sommes de bons musiciens, de bons percussionnistes au Bénin« .
Sagbohan Daniel de son vrai nom n’a pas fini cette entrevue sans avoir évoqué le secret de sa réussite. « Le boulot, on connaît tout, on fait tout, mais on abuse de rien, et il faut savoir manger« , a-t-il conclu.