Les autorités sanitaires du Bénin sont préoccupées de l’évolution de la pandémie de la Covid-19 et multiplient les appels à la vaccination. En effet, au cours des 10 premiers jours du mois en cours, sur les 2600 tests réalisés, pratiquement 170 sont positifs. Pire, le virus semble avoir changé de stratégie et attaque maintenant beaucoup plus les jeunes de 29 à 39 ans et n’ayant aucune comorbidité.
Il y a des raisons de craindre le pire face au rythme de plus en plus accéléré d’admission dans les centres de prise en charge. C’est le cri de désespoir lancé cette semaine par le Directeur national de la médecine hospitalière, Dr Ange Dodji Dossou, pour alerter sur une nouvelle vague de la pandémie qui se révèle plus subtile que la première.
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« Il est important à l’heure actuelle, que nos concitoyens sachent que nous sommes en train de passer des heures très difficiles, le rythme d’admission commence par s’accélérer, la situation devient très critique, elle est préoccupante et très inquiétante, tout clignote rouge sur notre tableau de bord« , implore presque l’agent sanitaire.
En effet, depuis peu, le nombre de malades atteint d’une forme grave de la maladie augmente de façon vertigineuse. Le centre de traitement d’Allada reçoit désormais environ 10 à 12 cas graves par jour.
A l’en croire, les cas graves sont légion avec l’obligation de l’usage de respirateurs. Ce qui induit une forte concentration d’oxygène, dont l’usage avoisine les 200 bouteilles par jour.
Les jeunes, la nouvelle cible de la maladie…
Contrairement à ce qui est observé au cours de la première vague, où les sujets étaient pour la plupart des adultes ou ayant des comorbidités de diabète, de tension ou de drépanocytose, il est à noter actuellement une forte contamination des jeunes de 29, 33, 39 ans, porteurs d’aucune comorbidité, a déploré le Dr Ange Dodji Dossou dans son alerte.
La situation, aux dires du spécialiste de la santé publique, est préoccupante. « Toutes nos équipes sont suffoquées, l’alerte est maximale au niveau de tous les centres de prise en charge’’, a-t-il déclaré
Le Directeur national de la médecine hospitalière, Dr Ange Dodji Dossou, déplore la négligence des Béninois, ce qui serait à l’origine de la situation actuelle. Baisse de garde quant au respect des gestes barrière, refus de se faire vacciner alors que les vaccins sont disponibles et gratuits.
De son côté, le gouvernement n’a de cesse d’appeler les populations à se faire vacciner contre la maladie. Si la tendance est maintenue, prévient le spécialiste de la santé publique, il est à craindre la sélection des malades, pour en abandonner d’autres à la mort, comme observé sous d’autres cieux’’.