La confection de la liste électorale informatisée (LEI) par l’agence nationale d’identification des personnes(ANIP) ne rassure pas plusieurs partis politiques de l’opposition. C’est le cas par exemple du parti « Les Démocrates » qui appelle à un audit indépendant de la liste.
Elément sensible dans l’organisation d’une élection transparente et crédible, la liste électorale a été toujours une grande préoccupation pour les partis politiques et pour les candidats à une élection. La liste électorale informatisée en cours de confection et qui du reste sera issue du RAVIP suscite déjà des inquiétudes dans le rang des acteurs politiques.
Dans un entretien accordé à un organe de la place, Alassane Tigri, vice président des démocrates prie pour que la liste électorale qui sera confectionnée pour le compte des élections législatives de 2023, soit une liste assez consensuelle et réalisée dans un esprit impartial. C’est la seule condition, indique-t-il; pour que le Bénin se débarrasse d’une assemblée nationale monocolore. Mais l’organe en charge de la confection de cette liste ne semble pas rassurer les responsables des démocrates qui souhaitent l’implication de l’opposition à cette tache.
« Pour en arriver à une Assemblée démocratique, les organes en charge de la confection de la liste électorale doivent faire preuve d’impartialité pour que nous ayons une liste électorale consensuelle, transparente et fiable, gage d’une élection juste, paisible et équitable. L’association de l’opposition à cet objectif est loin d’être un luxe. Un organe administratif ne saurait jouir de l’indépendance nécessaire pour recueillir la confiance de tous« , a affirmé Alassane Tigri
Une liste électorale soit auditée de manière consensuelle…
L’extraction de la liste électorale informatisée (LEI) de la base de données du recensement administratif à vocation d’identification des personnes (RAVIP) ne rassure pas les démocrates qui suggèrent un audit consensuel de la liste qui servira aux élections législatives du 08 Janvier 2023.
Les démocrates aux dires de Tigri Alassane veulent en finir avec les tensions sociales qui découlent d’élections exclusives. C’est pourquoi, ils souhaitent que les législatives de 2023 soient des moments festifs pour le peuple béninois. Pour qu’il en soit ainsi, précise-t-il, il faut que les élections législatives soient réellement inclusives, transparentes, équitables.
« Il faut que « la liste électorale soit auditée de manière consensuelle. Cela suppose que les partis politiques en règle soient intimement associés à la confection de la liste électorale. Le travail technique confié à l’ANIP qui travaille sur le RAVIP et la LEPI, nous inquiète. Un organe administratif à qui on confie un travail technique et éminemment politique, ne saurait garantir la fiabilité de la liste électorale. Rien ne rassure sur son indépendance par rapport au pouvoir politique« , martèle Alassane Tigri.
Il donne l’exemple de la délivrance du quitus fiscal lors des législatives de 2019. La délivrance de cette pièce rappelle-t-il, a été confiée à la direction des impôts qui est éminemment un organe administratif. L’obtention de ce document administratif aura été à dessein l’objet d’un véritable parcours de combattant et d’exclusion pour l’opposition ; mais d’une facilité déconcertante et étonnante pour les candidats du pouvoir en place, a affirmé Alassane Tigri pour justifier les craintes des démocrates.