Le clergé catholique est préoccupé par les violences qui s’invitent désormais dans le jeu politique. A travers une activité de l’aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques, l’Eglise a annoncé son intension de reprendre le rôle qui est le sien pour Å“uvrer au maintien de l’unité du pays.
Les élections législatives de 2019 et la présidentielle de 2021 ont fini par instaurer un climat de crainte à l’approche de chaque élection. Les élections législatives de 2023 n’échappent pas à cette appréhension. Ainsi, le clergé catholique soucieux de la tenue pacifique desdites élections a repris son bâton de pèlerin.
Le vendredi 20 mai dernier, l’aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques a tenu une séance à laquelle était conviée des responsables de partis tout bord politique confondu et les présidents de certaines institutions de la République. La rencontre présidée par l’archevêque de Cotonou, Monseigneur Roger Houngbédji a permis à l’Eglise catholique de partager avec les acteurs politiques ses intentions de reprendre le rôle naguère joué par l’Eglise pour préserver l’unité nationale.
Cette initiative de l’Eglise catholique vient quelques mois seulement avant les élections législatives de 2023 programmées pour le 08 Janvier. Des élections qui s’annoncent dans un contexte où les crises générées par les législatives de 2019 et la présidentielle de 2021 n’ont pas été jugulées.
En effet, dans sa prise de parole, Monseigneur Roger Houngbédji a fait savoir que l’Eglise est préoccupée par la tenue d’élections apaisées. » Les événements que nous avons vécus ces dernières années avec les violences, avec les dissensions au niveau du pays, n’ont pas aidé du tout à une vraie cohésion » a rappelé l’évêque du diocèse de Cotonou.
L’Eglise catholique ne veut plus rester loin du jeu démocratique qu’il a soutenu depuis 1990
C’est un secret de polichinelle que l’Eglise catholique a joué un rôle essentiel dans la réussite de la conférence des forces vives de la Nation qui a mis fin à la révolution marxiste léninisme pour ouvrir le Bénin à l’expérience du renouveau démocratique.
Depuis lors, l’Eglise catholique à travers des messages intervient parfois dans le débat politique ou sollicitée pour jouer la médiation dans une crise. Mais depuis l’avènement du Régime de la rupture, le champ d’action de l’Eglise sur le terrain politique s’est réduit.
Dans le cadre de la crise politique inévitable de 2019, le clergé catholique a eu des initiatives pour éviter la crise de 2019, mais aucune de ces initiatives n’ont pu aboutir. Mais cette fois-ci, le clergé catholique veut aller un peu plus loin pour anticiper sur la menace qui pèse encore sur la paix dans le cadre des législatives de 2023.
« L’Eglise veut contribuer à préparer notre pays à garder son unité, sa cohésion et son développement. C’est-à-dire la part que l’Eglise peut apporter dans cette reconstruction de notre pays » a confié Mgr Roger Houngbédji à ses hôtes.
Au total, trois panels ont meublé cette rencontre dont un panel sur le bilan des élections législatives au Bénin. En dehors de ce panel, il y a eu un autre panel sur les rôles et responsabilités des partis politiques pour des Législatives libres, transparentes et apaisées ; et enfin les rôles et responsabilités de la Cour constitutionnelle, de la Céna et de la Haac pour les Législatives libres, transparentes et apaisées.
Il importe de préciser que le président de l’assemblée nationale, Monsieur Louis Vlavonou, le président de la cour constitutionnelle, Me Joseph Djogbénou étaient à l’ouverture des travaux. La rencontre a connu également la participation de plusieurs leaders politiques comme Madame Célestine Zanou, Jacques Ayadji, Antoine Guédou, Expérience Tébé, Eric Houndété, Théophile Yarou…etc.
C’est dire certainement que durant les mois à venir, l’Eglise catholique jouera soit en sourdine ou à travers des positions claires, un rôle afin que les élections législatives qui s’annoncent soient véritablement inclusives, transparentes et apaisées.