L’Iran a annoncé l’abolition de la police des mÅ“urs à l’origine de l’arrestation de la jeune Mahsa Amini, dont la mort en détention a provoqué une vague de contestation en Iran qui perdure depuis près de trois mois.
Près de trois mois après la mort de Mahsa Amini, la « police des mÅ“urs » (Gasht-e Ershad), chargée de faire respecter la stricte réglementation islamique en Iran, a été dissoute ce dimanche par le procureur général du pays. « Ceux-là mêmes qui ont créé la police des mÅ“urs l’ont démantelé« , a annoncé laconiquement, l’hodjatoleslam (titre honorifique) Mohammad Jafar Montazari.
Directement pointée du doigt pour son rôle dans la mort de la jeune Kurde iranienne par les manifestants depuis le mois de septembre, cette dernière n’existe donc plus officiellement. Mais la suppression de la police morale n’empêche pas la répression, rappelle Siavosh Ghazi, le correspondant de la RTBF en Iran. « Dans le même temps, le pouvoir a annoncé l’exécution de quatre personnes accusées de trouble à l’ordre public, d’enlèvement mais aussi de liens avec les services secrets israéliens« , précise-t-il. Sans compter que les arrestations de journalistes et de personnalités du secteur culturel continuent. « Le pouvoir souffle le chaud et le froid« , conclut le journaliste.
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La mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans
C’est la police des mÅ“urs qui avait arrêté le 13 septembre Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, à Téhéran en l’accusant de ne pas respecter le code vestimentaire strict en République islamique, qui impose aux femmes le port du voile en public. Sa mort a été annoncée trois jours plus tard. Selon des militants et sa famille, Mahsa Amini a succombé après avoir été battue, mais les autorités ont lié son décès à des problèmes de santé.
Son décès a déclenché une vague de manifestations durant lesquelles des femmes, fer de lance de la contestation, ont enlevé et brûlé leur foulard, en criant « Femme, vie, liberté ». Malgré la répression qui a fait des centaines de morts, le mouvement de contestation se poursuit.