Lors d’une interview accordée à TV5 Monde le soir du mercredi 02 août 2023, l’homme politique ivoirien Charles Blé Goudé a abordé la situation actuelle au Niger.
Le chef du parti panafricaniste COJEP, a exprimé ses préoccupations quant à la fréquence des coups d’État en Afrique ces derniers temps et à la tranche d’âge des auteurs de ces coups d’État lorsqu’il a été interrogé sur l’opportunité de l’intervention militaire envisagée par la CEDEAO suite au putsch au Niger.
Selon lui, cela nécessite de poser des questions importantes pour l’avenir de l’Afrique. « Mon problème avec la récurrence des coups d’État en Afrique ces derniers temps et avec la tranche d’âge de ceux qui sont à la tête de ces coups d’État doit appeler à se poser des questions, à nous poser les bonnes questions », a relevé Blé Goudé.
Charles Blé Goudé a comparé les enquêtes sur les accidents aériens à la nécessité de comprendre les causes profondes des coups d’État pour éviter leur répétition à l’avenir. « Quand un avion tombe, on cherche la boîte noire qui nous permet d’avoir les causes du crash pour ne plus jamais qu’un appareil volant subisse le même sort », a-t-il suggéré, demandant aux leaders africains et aux partenaires du continent de se poser les bonnes questions et de mettre en place des solutions durables afin de s’assurer que l’Afrique et la sous-région sont stables.
Par ailleurs, Charles Blé Goudé a critiqué la réactivité de la CEDEAO, qui se manifeste principalement par l’imposition de sanctions, sans se pencher sur la situation et prévoir des solutions durables. De plus, le dirigeant politique a affirmé qu’une intervention militaire n’est pas toujours la meilleure option, rejetant l’idée que tous les problèmes puissent être résolus par la force. « Ce n’est pas tous les problèmes qu’on règle avec la force. Et il ne faut pas se focaliser seulement sur le Niger » déclare-t-il.
Enfin, le président du COJEP considère qu’il est essentiel de considérer la situation de manière globale et de tenir compte de tous les facteurs qui contribuent à l’instabilité en Afrique. Aussi, il demande à la CEDEAO de ne pas se limiter aux actions d’urgence, mais de proposer des solutions à long terme pour protéger la paix et la sécurité dans la région.