L’une des finalités de la réforme constitutionnelle est de parvenir à l’inversion du calendrier électoral, C’est-à-dire, organiser les législatives avant les présidentielles. Mais ce pan des réformes, indique Victor Topanou n’est pas perçu par bon nombre d’acteurs politiques.
Invité sur la rubrique « Sous l’arbre à palabre » du quotidien « L’Evènement Précis », le rapporteur général du dialogue politique et membre du comité d’experts chargés de la formulation technique des mesures législatives suite aux recommandations du dialogue politique de 2019, Victor Topanou a fait un diagnostic des prochaines élections législatives.
Selon lui, les réformes constitutionnelles sont également faites dans une visée de l’inversion du calendrier électoral. Autrement dit, les dernières réformes constitutionnelles ne concernent pas que les élections législatives de 2023. Mais elles ciblent également les élections de 2026 en procédant à l’inversion du calendrier électoral.
« Dans l’esprit des réformes, il y a un point important que les gens ne perçoivent pas encore, c’est l’inversion du calendrier électoral« , indique-t-il.
A le croire, dans les pays occidentaux de vieilles démocraties, les élections présidentielles sont organisées avant toutes les autres formes d’élections (les législatives, les communales et les élections locales). Le Bénin, lui s’inscrit désormais dans une option contraire car précise-t-il, se sont les députés ou les maires installés qui choisiront qui va être le président. Cela, justifie-t-il, tranche bien avec ce qui se fait un peu partout où c’est le président élu qui choisit maintenant ceux qui seront candidats sur la liste de son parti pour les législatives.
Les partis politiques auront désormais leurs candidats…
Depuis l’avènement du renouveau démocratique au Bénin, les présidents qui sont élus à la tête du pays ne sont membres d’aucun parti politique. Avec la dernière réforme constitutionnelle, cet état de chose qui est l’une des faiblesses du système partisan béninois peut connaitre un début de solution.
Selon l’universitaire Victor Topanou, à partir de 2026, les députés et les maires qui seront installés en janvier auront la responsabilité de choisir qui sera candidat à la présidentielle. Logiquement, ces candidats à l’élection présidentielle doivent provenir des partis politiques des députés et maires qui porteront la candidature de telle ou telle autre personnalité.
Ainsi, on aura désormais des candidats à l’élection présidentielle qui proviennent d’une formation politique. Ce qui veut dire, un candidat qui a une base politique, un parcours politique et soutenu par une force politique.