Dans une récente interview avec 24H Football, Abdessalam Ouaddou, ancien directeur sportif de Loto-Popo Football Club, a exposé ses griefs concernant son passage tumultueux au sein du club béninois. Ouaddou, qui a occupé des rôles similaires dans plusieurs clubs à travers le monde, a partagé sa vision et son ambition initiales pour Loto-Popo FC, qu’il envisageait comme une force représentative du Bénin sur la scène continentale africaine.
Engagé par le gouvernement béninois, Ouaddou a été rapidement confronté à des différends internes, notamment avec le président du club, Monsieur Gaston Zossou, et le directeur général, Ayibatin. « Mon ambition était de construire un très grand club digne de représenter le Bénin sur le continent africain », a souligné Ouaddou, reflétant ses espoirs déçus.
À son arrivée, Ouaddou a été accueilli avec enthousiasme, comme il le rappelle : « Lors d’une présentation de mon projet de développement au Novotel de Cotonou, je fus acclamé par une centaine de personnes présentes me confiant tous à l’unanimité qu’ils n’ont jamais vu un tel projet aussi bien pensé et structuré. » Ce projet incluait le développement de plusieurs départements au sein du club, allant du sportif à l’administratif, en passant par le marketing, la communication, et le financier et juridique.
Cependant, les choses ont pris une tournure différente lorsque des conflits ont émergé autour du respect des clauses contractuelles. Ouaddou détaille les missions qui lui avaient été confiées et celles dont il a été écarté, ce qui semble illustrer un manquement à ses attentes contractuelles. « Il s’est accaparé certaines missions inscrites dans mon contrat de travail […] et m’a écarté d’une manière irresponsable de celle-ci », affirme-t-il.
La situation a dégénéré au point que Ouaddou a dû rappeler au club, à travers de multiples correspondances, leurs obligations contractuelles envers lui, qui incluaient des aspects tels que la couverture médicale et les cotisations sociales, conformément à la législation du travail au Bénin.
Après que ses demandes sont restées sans réponse, Ouaddou et ses conseillers ont décidé d’assigner le club en justice. Ils ont alors découvert plusieurs irrégularités administratives : « Nous avons été stupéfait de remarquer que je n’ai jamais été enregistré à la direction générale du Travail, direction générale des impôts en tant qu’employé étrangers, que je n’avais pas de numéro CNSS, que le club n’a jamais fait les formalités pour mon permis de travail… »
Le conflit s’est étendu au-delà des questions contractuelles pour affecter le quotidien du club. Ouaddou décrit un harcèlement continu de la part de l’administration, visant à le pousser à la démission, et une interdiction de communiquer avec les joueurs et le staff.
Malgré ces défis, Ouaddou souligne l’excellence des relations qu’il entretenait avec son staff et les joueurs. « Extraordinaire je dirais », témoigne-t-il, ajoutant qu’il a introduit un niveau de professionnalisme et de modernité dans l’approche du football au sein du club.
L’ex directeur exprime pour finir que c’est un sentiment d’opportunités manquées, à la fois pour Ouaddou et pour le club, avec des projets avortés et des partenariats potentiels non réalisés, notamment avec des groupes de téléphonie et des clubs étrangers. La vision ambitieuse de Ouaddou pour Loto-Popo FC semble avoir été entravée par des différends internes et une gestion contestable, laissant derrière lui un héritage de ce qui aurait pu être une période de transformation pour le club. »En ayant voyager partout au Bénin je peux dire qu’il y a du talent et un potentiel jeunesse extraordinaire partout sur le territoire, il manque un accompagnement par des cadres techniques et programmes sportifs ainsi que des championnats jeunes pour mettre le benin sur le toit de l’Afrique. Il faut également des personnes passionnés par le football et la jeunesse et non passionnés par l’argent. » a t-il fait conclure.