La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé samedi, avoir évacué 139 personnes du territoire de Rutshuru, devenu théâtre d’affrontements entre l’armée et les rebelles du M23.
Depuis la prise du contrôle samedi 29 octobre 2022 par les rebelles du M23 des villes de Kiwanja et Rutshuru-centre, situées sur la route nationale 2 menant vers Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à une quarantaine de kilomètres, l’incertitude et la méfiance règnent dans ce vaste territoire.
Dans les faits, ce sont les sept groupements de la chefferie de Bwisha qui sont passés sous le contrôle des rebelles du M23. Le Mwami de Bwisha fait partie de ceux qui ont été les premiers bénéficiaires de cette évacuation de la Monusco. Cette autorité coutumière note avec amertume que « toute la chefferie de Bwisha est occupée aujourd’hui, à savoir les sept groupements : Rugari, Kisigari, Bweza, Jomba, Bukoma, Binza en partie et Busanza en partie aussi, donc toute l’entité en général. Le chef-lieu lui-même est occupé et si le chef-lieu est occupé donc toute la chefferie est tombée ».
De nombreuses personnes, notamment des membres de la société civile, du gouvernement provincial, des médias, des défenseurs des droits humains, pour ne citer que celles-là, ont reçu diverses menaces de la part des rebelles du M23 et ont demandé l’aide de la MONUSCO afin d’être mises en sécurité après être parvenues à rejoindre, avec plus ou moins de difficultés, la base de la mission onusienne à Kiwanja (territoire de Rutshuru).
Ainsi du 28 octobre au 5 novembre 2022, la MONUSCO a évacué par hélicoptère un total de 139 personnes (64 civils, 74 militaires et un policier) de sa base de Kiwanja vers Goma.
Depuis samedi 29 octobre, les combats ont repris entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise. Des informations qui nous parviennent, l’armée tente de freiner la progression vers Goma, des rebelles qui ont pris le contrôle de nouvelles villes. La situation reste tendue en RDC où, le gouvernement accuse le Rwanda d’être à la base de l’instabilité sécuritaire qui perdure à l’Est du pays depuis plusieurs années. La RDC accuse notamment le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la cité de Bunagana, près de la frontière avec l’Ouganda, depuis plus de 4 mois. Une accusation que Kigali rejette catégoriquement.