Clipper Shipping, filiale du groupe norvégien Solvang, a été reconnue coupable de pollution par un tribunal du district sud du Texas aux États-Unis. L’entreprise a été condamnée à payer une amende de 1,5 million de dollars, soit près de 900 millions F CFA pour avoir rejeté illégalement de l’eau de fond de cale huileuse depuis le pétrolier Clipper Saturn, près des eaux togolaises en 2021.
Selon les informations fournies par le ministère américain de la Justice, l’ingénieur en chef du navire avait illégalement transféré des eaux de cale huileuses dans le réservoir d’eaux grises, avant de les rejeter directement par-dessus bord près des côtes de Lomé, au Togo.
Les autorités ont découvert les rejets illégaux lors de l’inspection du navire par les garde-côtes américains à Houston le 28 octobre 2021. L’ingénieur en chef avait pris des mesures pour camoufler ses actes en retirant une section de tuyauterie et en installant un tuyau supplémentaire pour faciliter le rejet des eaux polluées. Par la suite, le personnel avait réinstallé et repeint la tuyauterie pour dissimuler toute trace d’activité suspecte.
Le procureur américain Alamdar S. Hamdani du district sud du Texas a condamné les actions de Clipper Saturn, déclarant : « Non seulement ce navire a pollué les voies navigables, mais ils ont essayé de le dissimuler. Pour faire simple, Clipper Saturn voulait se débarrasser de l’eau sale et huileuse de son vaisseau. Au lieu de filtrer les éléments dangereux, comme requis, ils ont décidé de réduire les coûts et de simplement rejeter tout le désordre contaminé dans la mer. Malheureusement pour eux, ils se sont fait prendre lorsqu’ils ont accosté à Houston.«
Outre l’amende de près de 900 millions F CFA imposée par le tribunal américain, la société Clipper Shipping AS devra également faire face à d’autres sanctions sur le plan international. « Nous prenons au sérieux les crimes de rejet illégal d’eau de cale huileuse en mer et de falsification de registres pour entraver la capacité des États-Unis à enquêter sur ces rejets« , a déclaré le procureur général adjoint Todd Kim de la Division de l’environnement et des ressources naturelles du ministère de la Justice.
Pour rappel, le Togo, pays où les rejets polluants ont eu lieu, n’a pas encore réagi face à cette lourde sanction prononcée contre l’entreprise pour ses actes préjudiciables à l’environnement côtier togolais.