Après une enquête anticorruption menée dans le pays, le président ukrainien Zelensky a annoncé le limogeage de tous les responsables régionaux du recrutement militaire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi 11 août sur Telegram que tous les chefs des bureaux régionaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires seront licenciés. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion spéciale du Conseil national de défense et de sécurité, après des signalements d’« enrichissement illégal (…) de profits illicites, transport illégal de l’autre côté de la frontière de conscrits », a détaillé le chef d’Etat.
Cette annonce s’est accompagnée d’un décompte concernant les irrégularités de l’administration militaire. Au total, 112 enquêtes sont en cours contre des responsables du bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire, concernant 33 suspects.
« Aller au front » pour « prouver sa dignité »
« Il y a des abus dans diverses régions. Donetsk, Poltava, Vinnytsia, Odessa, Kiev », a-t-il dénoncé, demandant à son commandant en chef, Valery Zaloujny, de remplacer les responsables limogés par des vétérans de la guerre déclenchée par la Russie. « Le système doit être piloté par des gens qui savent qu’en temps de guerre, le cynisme et la corruption sont de la trahison. »
Selon lui, le recrutement militaire doit être organisé par « des soldats qui sont passés par le front ou qui ne peuvent plus être dans les tranchées, parce qu’ils ont perdu leur santé ou un membre ». Volodymyr Zelensky a promis de punir les responsables coupables de corruption et appelé les autres à « aller au front » s’ils veulent « garder leurs galons et prouver leur dignité ».
Ce n’est pas la première fois que de tels soupçons de corruption refont surface. Fin juillet, les autorités ukrainiennes avaient annoncé l’arrestation d’un ex-commissaire des armées, chargé notamment de la mobilisation, soupçonné d’avoir acheté une villa pour environ 4 millions d’euros en Espagne, pendant l’invasion russe de l’Ukraine. En mai, le président de la Cour suprême a été arrêté et placé en détention dans une affaire de corruption portant sur 2,7 millions de dollars. Et en janvier, une affaire concernant des approvisionnements de l’armée avait provoqué une cascade de démissions dans des ministères, des régions et dans le système judiciaire du pays.