Les locaux de la chaîne de télévision Al Jazeera à Tunis ont été fermés ce lundi par la police alors que le Qatar est soupçonné d’être proche du parti Ennahdha de Rached Ghannouchi, principal adversaire politique du président tunisien, Kaïs Saïed, a indiqué ce lundi l’AFP, citant le directeur de la chaîne qatari.
Le bureau de la chaîne qatari Al Jazeera à Tunis a été pris d’assaut ce lundi par la police tunisienne, qui a fermé les locaux après avoir expulsé les journalistes qui y travaillaient, a indiqué à l’AFP son directeur.
« Une quinzaine de policiers, certains en uniforme et d’autres en civil, se sont introduits dans notre bureau et nous ont demandé de le quitter », a déclaré M. Hajji à l’AFP, selon qui aucune explication ni décision judiciaire n’a été fournie. « Nous appliquons les instructions, disaient seulement ces agents », a-t-il ajouté.
La liberté d’expression menacée
Selon Hajji, les policiers en nombre important ont confisqué tous les clés du bâtiment après avoir chassé tous les travailleurs. Certains sont positionnés devant aux alentours du bureau d’Al Jazeera surveillant l’entrée, tandis que d’autres sont restés dans le couloir du média, a expliqué la même source.
« Ce qui se passe est très dangereux, c’est une preuve que la liberté de la presse est menacée. Aujourd’hui, c’est Al Jazeera, un autre jour, un autre média ! », a averti M. Hajji.
Cette fermeture survient au lendemain de l’annonce par le président tunisien, Kaïs Saïed, du gel des activités du Parlement durant 30 jours et du limogeage du chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Le président du Parlement et leader du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, parle, lui, de « coup d’Etat » constitutionnel.