Accusé d’avoir voulu faire prélever le rein d’un jeune homme afin de le greffer à sa fille, le sénateur nigérian Ike Ekweremadu est jugé depuis le mardi 31 janvier à Londres. Ike Ekweremadu, 60 ans, sa femme Beatrice, 56 ans, et le docteur Obinna Obeta, 51 ans, ont été reconnus coupables.
M. Ekweremadu, ancien vice-président du Sénat âgé de 60 ans, est accusé avec son épouse, Beatrice Nwanneka Ekweremadu, 56 ans, d’avoir emmené au Royaume-Uni du Nigeria un homme de 21 ans pour lui retirer son rein afin qu’il soit greffé à leur fille Sonia, 25 ans. A l’issue d’un procès de six semaines à l’Old Bailey, Ekweremadu, 60 ans, sa femme Beatrice, 56 ans, et le médecin nigérian Obinna Obeta, 51 ans, ont été reconnus coupables par un tribunal britannique d’avoir conspiré pour exploiter l’homme de Lagos.
« Il s’agissait d’un horrible complot visant à exploiter une victime vulnérable en la faisant venir au Royaume-Uni dans le but de lui transplanter un rein », a déclaré Joanne Jakymec, procureur général de la Couronne. « Les accusés condamnés ont fait preuve d’un mépris total pour le bien-être et la santé de la victime et ont usé de leur influence considérable pour exercer un haut degré de contrôle tout au long de l’affaire, la victime n’ayant qu’une compréhension limitée de ce qui se passait réellement ici ».
La fille du couple, Sonia, a été déclarée non coupable, selon le CPS. Les peines seront connues le 5 mai, mais ils risquent la prison à vie en vertu de la loi sur l’esclavage moderne. Ils étaient formellement accusés dans le cadre de cette loi de complot pour avoir organisé le voyage d’un tiers en vue de son exploitation.
“À la recherche de quelqu’un pour (lui) sauver la vie”
La victime, que les accusés avaient fait passer pour le cousin de Sonia, était un vendeur de rue à Lagos auquel on avait promis, selon l’accusation, jusqu’à 7.000 livres sterling (7.800 euros), ainsi que la promesse de travailler et rester au Royaume-Uni. Au Royaume-Uni, il est légal de donner un rein de manière altruiste mais illégale de le faire pour une “récompense” financière ou matérielle.
Durant le procès, le jeune homme avait raconté qu’il pensait qu’on l’avait fait venir au Royaume-Uni pour travailler et ne s’est rendu compte qu’une fois face aux médecins britanniques qu’il s’agissait d’une transplantation d’organe. Il s’était alors rendu à la police “à la recherche de quelqu’un pour (lui) sauver la vie”. L’opération n’a pas eu lieu.