L’opposition togolaise se mobilise contre la promulgation d’une nouvelle constitution qui pourrait permettre au président Faure Gnassingbé de prolonger son mandat jusqu’en 2031, dénonçant un « coup d’État constitutionnel ».
L’annonce de l’adoption d’une nouvelle constitution au Togo a déclenché une vague de contestation de la part de l’opposition et de divers acteurs de la société civile. Cette nouvelle loi, adoptée par le Parlement togolais en début de semaine, accorde au Parlement le pouvoir de choisir le président, éliminant ainsi le suffrage universel direct. Selon l’opposition, cette disposition pourrait permettre au président actuel, Faure Gnassingbé, de prolonger son règne au-delà de son mandat actuel, qui prend fin en 2025.
La nouvelle constitution introduirait une limite d’un mandat présidentiel et accorderait plus de pouvoirs à un personnage similaire à un premier ministre. Cependant, l’opposition craint que ces changements ne fassent que consolider le pouvoir de Gnassingbé et ne lui offrent une autre voie pour étendre son emprise sur le pays.
Malgré les appels à la mobilisation lancés par l’opposition et le clergé, la répression policière s’intensifie. Mercredi, la police a interrompu une conférence de presse convoquée par l’opposition, expulsant les dirigeants et les journalistes présents. De plus, un groupe représentant les évêques catholiques du Togo a souligné que le mandat du Parlement avait expiré en décembre dernier, remettant en question la légitimité de l’adoption de la nouvelle constitution.
Face à cette contestation, Faure Gnassingbé est appelé à retarder la promulgation de la nouvelle constitution et à s’engager dans un dialogue politique inclusif. Cependant, les tensions politiques persistent, et la possibilité d’un référendum pour l’adoption de cette constitution est soulevée par certains experts en droit constitutionnel.
Le Togo, qui compte environ 8 millions d’habitants, est dirigé par la même famille depuis plus d’un demi-siècle. D’abord président par intérim du 7 au 25 février 2005, Faure Gnassingbe qui est ensuite élu à quatre reprises, dans des conditions contestées, dirige le pays d’une main de fer depuis sa prise de pouvoir.