En réponse aux attaques militaires dont le Bénin fait face depuis un moment, le gouvernement a annoncé l’acquisition d’équipements militaires de pointe pour faire face au djihadiste. Mais la riposte, aux dires du politologue Expédit Ologou, ne doit pas être essentiellement militaire.
Dans une réflexion publiée par le site du CiAAF, entendez Civic Academy For Africa’s Future, le politologue Expédit Ologou attire l’attention du gouvernement sur le piège de privilégier uniquement la riposte militaire comme réponse aux attaques terroristes. Pour l’ancien journaliste, « il faut entendre avec des oreilles dépassionnées les sirènes de l’armée française clamant neutralisations des acteurs djihadistes« . Une réponse uniquement militaire, précise-t-il serait inopérant.
En plus de l’option militaire, Expédit Ologou recommande « une gouvernance réaliste, transversale qui, d’une part tient compte des failles préexistantes à la survenance de l’évènement terroriste et, par suite, engage des actions pragmatiques pour le futur immédiat et moyen ». Parlant de faille, Expédit Ologou évoquait l’extrémisme politique religieux et social. Pour lui, « la récente trajectoire électorale du Bénin offre à chaque béninois, la preuve des réservoirs féconds de la radicalisation politique violente qui existent dans le pays« .
Les failles, un terreau substantiel à une radicalisation des poches sociales
Pour le chercheur, la prolifération et la circulation diffuses des discours légitimant les frustrations, les revendications, contestations et protestations politiques éventuellement violentes constituent un risque sérieux. Ces frustrations précise-t-il, peuvent être un terreau substantiel à une radicalisation des poches sociales, politiques jusqu’ici restées calmes voire indifférentes.
Ainsi, en plus de la réponse militaire, le politologue Expédit Ologou préconise aux dirigeants de travailler à l’apaisement de la situation sociopolitique dans le pays en réduisant le nombre de frustrés.