Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et ministre de l’Administration territoriale du Mali, a profité de son intervention à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour adresser une critique virulente à l’Algérie, dénonçant une ingérence jugée inacceptable dans les affaires internes du Mali.
Son discours s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre les deux pays, exacerbées depuis décembre 2023 par le rappel des ambassadeurs de Bamako et d’Alger. Le colonel Maïga a réaffirmé la souveraineté du Mali et sa volonté de protéger son intégrité face aux interventions étrangères.
Il a d’abord souligné les bonnes relations entre le Mali et les agences des Nations Unies, notamment en matière de sécurité et de développement, et salué les propos du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui avait exprimé son soutien aux pays sahéliens lors d’une visite en Algérie du Sud en août 2024.
Cependant, le ton du colonel Maïga est devenu plus critique en abordant les récents propos de deux hauts responsables algériens, qu’il accuse de miner les efforts de paix au Mali. La première critique a visé le ministre algérien des Affaires étrangères, qui, le 31 juillet 2024, avait insisté sur la nécessité d’une solution politique à la crise malienne, en se référant à l’Accord d’Alger. Le colonel Maïga a dénoncé cette position comme une grave ingérence, rappelant que le Mali avait officiellement mis fin à cet accord en janvier 2024, le jugeant désormais inadapté.
Le second responsable visé est l’ambassadeur algérien aux Nations Unies, qui, en août 2024, avait évoqué une frappe de drone dans le nord du Mali ayant causé des victimes civiles. Le colonel Maïga a fermement rejeté ces allégations, affirmant que les forces maliennes respectaient les normes internationales et que leurs frappes ciblaient exclusivement des groupes terroristes.
Le colonel Maïga a rappelé les liens historiques entre le Mali et l’Algérie, en particulier l’aide malienne lors de la guerre d’indépendance algérienne, mais a souligné que ces relations ne justifiaient pas une ingérence dans les affaires maliennes. Il a averti que toute tentative de porter atteinte à la souveraineté du Mali entraînerait des représailles, tout en réitérant sa volonté de voir les relations bilatérales s’améliorer, à condition que l’Algérie respecte pleinement la souveraineté du Mali.