Sous pression, la France annonce la fin de ses opérations militaires au Niger
Les troupes françaises déployées au Niger ne peuvent pas continuer de remplir leurs fonctions en matière de lutte antiterroriste et de formation de militaires locaux. C’est ce qu’a indiqué la chef de la diplomatie française Catherine Colonna dans une interview au Monde.
Catherine Colonna, ministres des Affaires étrangères dans le gouvernement Bornes
« Ces troupes sont là à la demande des autorités du Niger, pour les appuyer dans la lutte contre les groupes armés terroristes, et pour mener des actions de formation. Aujourd’hui, cette mission ne peut plus être assurée, puisque nous n’avons plus, de facto, d’opérations menées conjointement avec les forces armées nigériennes », a déclaré la ministre.
Plus tôt, vendredi, le chef d’État français Emmanuel Macron avait martelé que la France ne prendra de décision sur le Niger qu’après des consultations avec le président élu Mohamed Bazoum. « Les décisions que nous prendrons, nous les prendrons sur la base d’échanges avec le président Bazoum, quelles qu’elles soient », a déclaré M. Macron, cité par l’Agence France-Presse (AFP).
Il avait également réitéré son soutien aux « décisions courageuses et claires prises » par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « qui a décidé de condamner ce putsch, qui a pris des sanctions économiques et financières lourdes, et qui souhaite maintenant » une restauration de « l’ordre constitutionnel ».
Confinés dans leur base
Selon des informations de la station de radio Europe 1, les militaires français ne sortent plus au-delà des bases militaires au Niger. « Il y a 1.500 militaires français au Niger, mais on ne les voit plus dans les rues, ni le soir ni le week-end. » a indiqué le média. Dans le même temps, comme l’indique Europe 1, le contingent français est en haut état d’alerte pour défendre les intérêts français au Niger.
Le 26 juillet, un groupe de militaires nigériens a annoncé à la télévision la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières du pays, l’instauration d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction des activités politiques des partis. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a été créé pour gérer le pays et le général Abdourahamane Tchiani a pris la tête de ce nouvel organe. Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ont imposé des sanctions sévères contre les putschistes et ont exigé qu’ils libèrent M. Bazoum, menaçant de recourir à la force.
Au début du mois d’août, les putschistes ont dénoncé les accords militaires avec la France concernant le déploiement de militaires français et ont exigé le retrait du contingent. La France n’a pas reconnu ces demandes car selon elle, les accords sur le déploiement des militaires ont été conclus avec les anciennes autorités du Niger, que Paris reconnaît comme les seules légitimes.