Trente personnes ont été condamnées à mort en République démocratique du Congo pour leur participation aux violences contre la police, ayant marqué, jeudi, la fin du Ramadan à Kinshasa, a-t-on appris de sources judiciaires.
Le verdict a été prononcé au petit matin, samedi, dans le procès en flagrance tenu, depuis vendredi, à Kinshasa, selon un enregistrement, dont l’AFP a eu copie. Un avocat des parties civiles, Me Chief Tshipamba, a confirmé à l’AFP ces trente condamnations à la peine capitale.
Les charges retenues sont: association de malfaiteurs, rébellion, coups et blessures volontaires, ainsi que tentatives de meurtre pour certains des condamnés. Un prévenu a été condamné à cinq ans de prison pour rébellion, et cinq autres ont été acquittés, tandis que le tribunal s’est déclaré incompétent concernant le cas de plusieurs mineurs.
Jeudi, de violents heurts avaient éclaté entre fidèles musulmans, se disputant l’accès au stade des Martyrs, le grand stade de la capitale congolaise, pour y organiser la prière officielle de clôture du Ramadan. Les protestataires s’en étaient pris, en particulier, à la police présente sur les lieux pour encadrer la cérémonie.
Un premier bilan officiel faisait état d’un policier tué, dont les images ont largement circulé sur les réseaux sociaux. Une policière est entre la vie et la mort, affirment désormais les autorités, tant que 46 autres policiers ont été blessés, dont huit sont dans un état critique. Une dizaine de véhicules de la police ont été endommagés, dont l’un complètement incendié.
Trente-huit personnes ont été interpellées sur les lieux des violences et jugées en comparution immédiate à partir du lendemain au Tribunal de grande instance de la commune de la Gombe, dans le centre de Kinshasa. Retransmise toute la journée en direct à la télévision publique, l’audience a duré jusqu’au petit matin, samedi.