Une nouvelle tragédie endeuille l’est de la République démocratique du Congo. Dans la nuit du 11 au 12 février 2025, plus de 70 civils ont été sauvagement assassinés dans une église du village de Kasanga, situé à proximité de Maiba, dans le territoire de Lubero. Le massacre, attribué aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), a ciblé sans distinction des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Selon le comité local de protection communautaire, les victimes ont été enlevées dans leur village avant d’être conduites de force dans un lieu de culte appartenant à la Communauté baptiste au centre de l’Afrique (CBCA). Là, elles ont été exécutées à l’arme blanche, dans des conditions d’une brutalité inouïe.
Une région livrée à la violence armée
Depuis plusieurs mois, le territoire de Lubero est en proie à une escalade de la violence. Alors que les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 font rage dans d’autres parties du Nord-Kivu, les ADF profitent de la confusion pour intensifier leurs exactions. Leurs attaques se multiplient dans les chefferies de Baswagha et Bapere, plongeant la population dans un climat de terreur permanent.
Pour Vitwamba Vianney, coordonnateur du comité local de protection communautaire, cette situation est le résultat direct de l’inaction des autorités. « 70 personnes ont été portées disparues (…). Leurs corps viennent d’être découverts dans une église. La zone n’est pas contrôlée par les forces du gouvernement», dénonce-t-il. De nombreux habitants et membres de la société civile appellent à un renforcement immédiat des Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par l’armée ougandaise, pour contrer la menace.
Une impunité persistante
Ce massacre de Maiba ne constitue qu’un épisode supplémentaire d’un drame humain qui se joue depuis des années dans l’est du Congo. En six mois, plusieurs centaines de civils ont été tués par les ADF dans cette région, sans que des mesures concrètes ne soient prises pour enrayer cette spirale de violence.
Face à cette tragédie, la société civile exige l’ouverture immédiate d’une enquête pour identifier et juger les responsables. Elle réclame également un déploiement urgent des forces gouvernementales afin d’assurer la protection des populations civiles et de mettre un terme à ces tueries répétées.
Dans un pays où les massacres se succèdent dans une impunité quasi totale, la question demeure : jusqu’à quand la communauté nationale et internationale tolérera-t-elle cette tragédie silencieuse ?