La rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) a pris le contrôle de Kalembe, une ville stratégique située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en dépit d’un cessez-le-feu en vigueur, a confirmé l’armée congolaise ce dimanche.
Kalembe, située dans le territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, est au cÅ“ur des affrontements provoqués par le M23. La ville est tombée entre les mains des rebelles après de violents combats, qui ont éclaté vers 04h00 heure locale, entre le M23 et les milices pro-gouvernementales « Wazalendo », signifiant « patriotes » en kiswahili.
Riches en sites miniers d’étain, Kalembe constitue un point névralgique pour accéder aux provinces voisines de la Tshopo, du Sud-Kivu et du Maniema, offrant au M23 une possibilité d’étendre son influence. Les autorités militaires du Nord-Kivu ont qualifié cette attaque de « provocation » et de « sabotage » du processus de Luanda, lancé en novembre 2022 par l’Angola pour rétablir la paix dans l’est de la RDC. Un cessez-le-feu, négocié fin juillet dernier, est en vigueur depuis le 4 août.
Depuis près de trois ans, le M23 contrôle plusieurs localités du Nord-Kivu. En 2024, environ 940 000 personnes ont été déplacées en RDC, portant le total à plus de 6,4 millions, selon Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Il a également souligné que l’exploitation illégale des ressources naturelles, alimentée par des entreprises locales et internationales et le trafic d’armes, est l’une des causes principales des conflits dans l’est du pays. La RDC fait face à l’une des plus grandes crises de déplacement interne au monde, avec environ sept millions de personnes déplacées, principalement dans l’est du pays, selon l’ONU.