Le naufrage d’une embarcation de fortune sur le fleuve Congo a fait en début de semaine plus d’une centaine de morts ou disparus en RDC, lourd bilan d’un énième accident de ce type sur les lacs et cours d’eau de l’immense pays d’Afrique centrale.
Au moins 100 personnes ont trouvé la mort mercredi dans le naufrage d’un bateau surchargé sur le fleuve Congo non loin de la ville de Bumba dans le nord de la province de Mongala (nord de la République démocratique du Congo), ont indiqué vendredi les autorités locales à l’agence de presse dpa. De nombreuses personnes sont en outre toujours portées disparues. Trente personnes seulement auraient ainsi été sauvées, selon un porte-parole mais le nombre exact de personnes disparues demeurent imprécis. Les autorités évoquent ainsi le nombre de 75 à cent disparus alors que les survivants font état de la présence d’un total de 400 personnes à bord.
Le naufrage s’est produit, selon la radio onusienne Okapi, dans la nuit de mardi et mercredi à Engengele, à 24 km en amont de la ville de Bumba. L’embarcation qui a sombé faisait partie d’un convoi de pirogues motorisées qui revenait de la localité de Moenge. La plupart de victimes sont des commerçants et des jeunes vacanciers, qui retournaient à Bumba, a précisé Radio Okapi, parrainée par l’ONU.
Le fleuve Congo et ses affluents constituent une importante voie de communication pour de nombreux Congolais en raison de l’état déplorable des infrastructures routières dans le pays. Les bateaux sont cependant souvent surchargés et les accidents monnaie courantes.
Surcharge et mauvais temps
Selon Nestor Magbado, porte-parole adjoint du gouverneur provincial, interrogé par AFP, « la surcharge aggravée par le mauvais temps, avec de fortes rafales de vent » ce soir-là, pourrait expliquer le naufrage. Il y avait à bord « des élèves qui rentraient à Bumba pour suivre leurs enseignements, des commerçants, des mamans marchandes, toutes sortes de gens », a détaillé le porte-parole.
Les propriétaires des embarcations sont en fuite « et les services compétents sont mobilisés pour les retrouver », a-t-il ajouté. L’information sur l’ampleur de l’accident n’a été relayée que plusieurs jours après par les médias congolais et confirmée samedi matin à l’AFP par les autorités provinciales. Les naufrages se produisent régulièrement en RDC, souvent avec de lourds bilans humains et matériels. Les embarcations sont souvent surchargées et les passagers dépourvus de gilets de sauvetage.
Le pays, d’une superficie de 2,3 millions de km2, compte très peu de routes praticables et les déplacements se font souvent sur le fleuve Congo et ses affluents ainsi que sur les lacs de l’est, Kivu et Tanganyika notamment. Samedi, les recherches se poursuivent sur le Congo pour récupérer d’autres corps, menées notamment par le service provincial des actions humanitaires et la Croix-Rouge, « on se bat avec les moyens du bord », a précisé M. Magbado.
L’espoir de retrouver d’autres rescapés « s’amenuise de jour en jour », a-t-il regretté. Un deuil provincial de trois jours sera observé à partir de lundi.