L’ancien ministre chargé des relations avec les institutions, Alain Adihou, a répondu le dimanche 21 avril 2024 aux commentaires du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche concernant la hausse des prix du maïs.
Alain Adihou reste sceptique quant aux justifications de Gaston Dossouhoui concernant la hausse des prix du maïs. Ces dernières semaines, le coût du céréale a grimpé à 350, voire 400 francs CFA le kilogramme sur les marchés. Lors d’une intervention médiatique, le ministre de l’Agriculture a tenté d’expliquer cette flambée des prix. L’une des raisons évoquées était la dépendance des pays du Sahel aux marchés du Bénin pour l’achat de maïs.
L’ancien ministre Alain Adihou est d’avis que la responsabilité de la flambée des prix ne doit pas être imputée aux producteurs qui écoulent leurs productions à l’étranger.
« Si le maïs est disponible et qu’il peut être vendu, pourquoi le producteur s’abstiendrait-il de le faire ? Il est injuste d’accuser le producteur d’avoir répondu à la demande de la sous-région », a déclaré Alain Adihou.
Selon ce membre du bureau exécutif du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), la décision du gouvernement du président Patrice Talon de fermer l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire (ONASA) est l’une des causes de la hausse des prix. L’ONASA était chargé, avant sa fermeture, de constituer des réserves stratégiques de denrées alimentaires.
« Si l’ONASA est supprimée et rien ne le remplace, s’il y a grande production, aucune structure ne pourra acheter pour prévenir ce qui risque d’arriver. C’est ça gouverner. Quand on fait du libéralisme à outrance, inhumain sans prendre de gants pour prévenir, voilà ce que ça donne’’, a-t-il indiqué sur l’émission 90 minutes pour convaincre de la radio nationale, ORTB.
L’ancien ministre n’a pas manqué de faire des propositions au gouvernement pour retourner la situation. Il suggère que le gouvernement envisage une politique d’achat et de stockage des produits des agriculteurs.
« Ce qu’il faut faire, c’est acheter à l’intérieur du pays, au niveau des agriculteurs. Si le Nigeria ou un autre pays veut acheter à un certain prix, dans le pays, nous devrions acheter à un prix légèrement inférieur afin que l’agriculteur soit satisfait quelque part, et que en cas de difficulté, nous puissions réintroduire les produits dans le pays pour la consommation« , a proposé l’ancien ministre.