Comme Joël Aïvo, l’ancienne garde des sceaux, Reckya Madougou, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle et au payement d’une amende de 50 millions de francs cfa ne fera pas appel du jugement. Son avocat français, Antoine Vey a de la réticence sur la crédibilité de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
Reçu dans le journal Afrique de TV5 monde dans la soirée de ce mardi 14 Décembre 2021, Antoine Vey, l’un des avocats de l’ex conseillère spéciale du président Faure Gnassingbé a des doutes sur l’existence d’une possibilité de faire réduire la peine de sa cliente. Selon lui, la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme n’est pas « indépendante ».
A lire aussi: Bénin: la Corée du Sud octroie 500.000 dollars en soutien au programme PNASI
Selon l’avocat au barreau français, « on est dans un système de justice qui est totalement aux mains du pouvoir. Je rappelle que les juges de cette juridiction sont directement désignés par l’exécutif« , indique l’avocat français.
Pour lui, le doute que projette la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) ne rassure pas sur son impartialité et son indépendance. Toute chose, précise-t-il qui ne permet pas de préjuger de l’aboutissement heureux d’un appel.
Il n’y aura donc pas appel du jugement ?
L’homme de droit français n’est pas totalement fermé à cette éventualité mais s’interroge sur l’intérêt. Pour lui, le pouvoir judiciaire béninois est sous les bottes du pouvoir et ne saurait donc dire le droit en toute indépendance.
Rappelons qu’après le jugement, l’accusé et ses conseils disposent de 15 jours pour faire appel. La candidate recallée des démocrates à la dernière élection présidentielle dispose encore d’une semaine pour sortir de son hésitation et décider ou non de faire appel du jugement qui la condamne à 20 ans de réclusion criminelle.
Tout compte fait, la défense n’a rien à perdre à faire appel. Même si dans le cas de l’universitaire Joël Aïvo on peut craindre une augmentation de charge après appel, il va être difficile au juge d’aller au delà de 20 ans de prison pour le cas de Reckya Madougou. La seule chose qui reste logiquement possible est une réduction de peine ou un statu quo.