Le prix Nobel de la paix a récompensé vendredi deux journalistes d’investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov. Le lauréat russe a indiqué vendredi qu’il aurait remis cette distinction à Alexeï Navalny, bête noire de Vladimir Poutine et opposant emprisonné.
Le prix Nobel de la paix a été décerné à deux journalistes qui ont défendu la liberté de la presse contre les régimes autoritaires. Il s’agit de la Philippine Maria Ressa et le Russe Dimitri Mouratov, pour « leur combat courageux pour la liberté d’expression » dans leurs pays respectifs, a annoncé le comité Nobel norvégien.
Les deux lauréats « sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables
« , a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.
Le Nobel de la paix donné à l’opposant russe Navalny
« J’aurai voté pour la personne sur laquelle pariaient les bookmakers, et cette personne a tout l’avenir devant elle. Je veux dire Alexeï Navalny », a dit le rédacteur en chef du journal d’investigation russe Novaïa Gazeta, dédiant son prix une nouvelle fois aux collaborateurs de sa rédaction ayant été assassinés.
Dmitri Mouratov a été un des cofondateurs et un rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, une des rares voix encore indépendantes en Russie, où la dissidence se heurte à une féroce répression. Le quotidien a notamment mis en « lumière la corruption, les violences policières, les arrestations illégales, la fraude électorale et les « fermes de trolls »
» et l’a payé au prix fort, a souligné le comité : six de ses journalistes ont perdu la vie, dont Anna Politkovskaïa, tuée il y a 15 ans quasiment jour pour jour. « Ce n’est pas mon mérite personnel. C’est celui de Novaïa Gazeta. C’est celui de ceux qui sont morts en défendant le droit des gens à la liberté d’expression.« , a déclaré Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta.
M. Mouratov a précisé ne pas avoir pu décrocher le téléphone lorsqu’il a reçu l’appel du Comité Nobel, car il travaillait et dit n’avoir pas encore eu le temps de lire le texte de l’annonce.