Hurlée et critiquée au sein de la population comme au sommet de l’Etat malien, la France ne veut surtout pas replier ses troupes déployées au Mali, ce, malgré la présence des « mercenaires russes » qu’elle dénonce dans ce pays sahélien. L’Hexagone dit avoir le devoir de trouver la voie pour, malgré ces difficultés, poursuivre sa mission de lutte contre le terrorisme.
Entre la France et le Mali, le torchon brûle ardemment. De l’affaire Wagner à la révision des accords militaires souhaitée par les autorités de Bamako, l’écart diplomatique se crée et s’alimente avec des diatribes les plus acerbes. Le mercredi 19 janvier, alors que beaucoup s’attendaient à une mise au point de l’Hexagone, Emmanuel Macron a tout simplement botté en touche le sujet lors de ses vÅ“ux aux militaires. En revanche, la ministre des Armées, Florence Parly, n’a pas manqué d’aborder le sujet lors de la présentation de ses vÅ“ux à la communauté de Défense.
Evoquant le contexte sécuritaire au Sahel, Florence Parly estime que la situation « reste difficile et désormais compliquée par un contexte politique malien très hostile et le déploiement de mercenaires russes de la société Wagner ». Mais cela ne fera pas abdiquer à la France, son engagement pour la lutte contre le terrorisme au Sahel. « Nous allons devoir trouver la voie pour, malgré ces difficultés, poursuivre la mission que nous nous sommes fixée et pour laquelle les pays d’Afrique de l’Ouest nous demandent notre appui », a-t-elle martelé.
« Plus que jamais, nous aurons une responsabilité à porter vis-à-vis de ces pays, mais aussi de tous les partenaires, notamment européens, qui sont engagés avec nous au Sahel », a insisté Mme Parly, qui s’est par ailleurs félicitée du « succès » du groupement européen de forces spéciales « Takuba » qui, mis sur pied à l’initiative de la France, a la mission d’accompagner les forces armées locales au combat.
Depuis quelques années, des manifestations contre la présence de l’armée française sont devenues courantes au Sahel particulièrement au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Jeudi, des jeunes manifestants maliens ont bloqué un convoi militaire Français de l’opération Barkhane, dans la localité de Ansongo, au nord du Mali. Les protestataires réclamaient le départ de la France qu’ils accusent d’être de mèche avec les terroristes qu’elle est sensée combattre au Mali.