La ville pakistanaise de Lahore a été déclarée la ville la plus polluée du monde par un dispositif de surveillance de la qualité de l’air, alors que les habitants qui étouffent dans un épais smog, implorent les autorités de prendre des mesures.
Lahore au Pakistan était mercredi la ville avec l’air le plus pollué au monde, au grand dam de la population qui pousse les autorités à enfin s’attaquer au problème. Le taux de particules fines PM2,5, les plus dangereuses, était mercredi matin à Lahore de 348 microgrammes par mètre cube d’air(μg/m3), selon le réseau spécialisé AirVisual, soit 23 fois le niveau recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’air urbain au Pakistan, pays de 200 millions d’habitants, est parmi les plus viciés au monde, en raison de la mauvaise qualité de l’essence et des véhicules, et du manque de contrôle des émissions industrielles. En effet, leurs écologistes se réfèrent au mois de novembre, qui est une période durant laquelle la région du Pendjab est couverte avec un smog âcre, comme une « cinquième saison ». Cette situation problématique a été déclarée comme une urgence de santé publique et la fermeture des écoles et des bureaux est fréquente.
Depuis quelques années, le smog atteint des niveaux préoccupants dès octobre au Pakistan. Comme en Inde voisine, la chute des températures accompagnée de vents faibles plaque au sol la pollution, issue de brûlis agricoles et d’émissions industrielles ou automobiles, générant des problèmes respiratoires et cardiaques. Lahore, deuxième plus grande ville pakistanaise avec plus de 11 millions d’habitants, et capitale de la région du Pendjab (Est) près de la frontière avec l’Inde, figure régulièrement parmi les plus polluées au monde.
D’après Air Visual, le Pakistan était en 2020 le deuxième pays au monde pour sa pollution atmosphérique – derrière le Bangladesh mais devant l’Inde – et Lahore la 18e ville à l’air le plus vicié. La population pakistanaise a commencé à prendre conscience de la situation. PakistanAirQuality (PAQ), une initiative citoyenne visant à pallier le manque de données officielles dans le pays, a été lancée en 2016. Des purificateurs à bas coût ont été fabriqués, diverses initiatives menées et des actions en justice contre l’administration lancées. Mais les autorités ont tardé à réagir, accusant l’Inde de provoquer le smog ou contestant les chiffres de la pollution.