A l’installation de la délégation générale au contrôle et à l’éthique dans l’enseignement supérieur, le président Patrice Talon a rappelé qu’elle doit être un véritable moyen de lutte contre le harcèlement sexu3l. Il a profité de l’occasion pour inviter les « professeurs d’université » à être des exemples.
Le milieu universitaire constitue sans doute un terreau pour le harcèlement sexu3l. Les autorités en ont conscience et oriente de plus en plus les mesures de lutte vers ce monde où enseignants et apprenants se côtoient au quotidien.
Les prises de mesures contre le harcèlement sexu3l en milieu scolaire et universitaire sont clairement définies dans la loi portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du s3xe des personnes et de protection de la femme en République du Bénin. L’article 551-1 dispose : « Toute liaison amoureuse entre un formateur ou un enseignant et son apprenant est interdite… ».
Dans son message ce vendredi, Patrice Talon est resté dans la logique de cette disposition en rappelant que « celui qu’on dénomme communément professeur d’université devra s’interdire toute relation ou tentative de relation amoureuse avec son apprenant ».
« Les déviances dans le secteur de l’éducation sont graves »
Ce n’est pas la première fois que Patrice Talon parle publiquement de ce sujet. En 2021, lorsqu’il a été question d’expliquer le projet de loi sur la répression des infractions commises à raison du genre, il avait déjà lancé les signaux. Pour justifier le projet, il avait déclaré que « les déviances dans le secteur de l’éducation sont graves ».
Le harcèlement sexu3l en milieu scolaire et universitaire met généralement les apprenants en position de victimes ou de potentiels victimes. Mais Patrice Talon n’est pas dupe. Il sait qu’il y a des apprenants qui peuvent harceler leurs enseignants ou formateurs. « Si c’est l’enseignant qui est harcelé, il porte plainte contre l’élève. Le harcèlement sexu3l n’est pas dans un sens. Il y a des enseignants qui sont harcelés par leurs élèves », avait-il indiqué.
Dans ce cas de figure, les enseignants sont appelés à jouer les premiers rôles de la dénonciation. Ils ne doivent pas se laisser avoir par les apprenants. « Si vous vous laissez harceler et que vous tombez dans le piège, et qu’une relation est établie, elle sera considérée comme victime, mais vous êtes l’auteur », avait-il dit.
Si un enseignant commence à développer des sentiments amoureux pour son son élève, il doit se signaler et demander à changer de classe. Pour le Chef de l’État, le fait pour l’enseignant d’avoir son amoureuse dans la classe, met en difficulté sa capacité de discernement et sa pertinence dans l’appréciation du travail fourni.