La Hongrie a officiellement lancé vendredi une “consultation nationale” sur les sanctions de l’Union européenne (UE) contre la Russie, que le Premier ministre nationaliste Viktor Orban ne cesse de fustiger.
Le chef du gouvernement propose aux Hongrois de s’exprimer sur les conséquences des sanctions européennes à l’encontre de Moscou depuis le début du conflit en Ukraine. Dans le document présenté vendredi 14 octobre, on retrouve des questions très orientées et critiques.
“Nous estimons que les sanctions nous détruisent”, a lancé en préambule le gouvernement sur sa page Facebook en publiant le formulaire. Elles ont pourtant été approuvées par les 27 Etats membres, dont la Hongrie. “Approuvez-vous des sanctions qui font grimper les prix de l’alimentation”, augmentant ainsi “le risque de famine dans les pays en développement” et “la pression migratoire” aux frontières de l’Europe: voilà l’une des sept questions du formulaire envoyé à huit millions de foyers.
Les questions portent sur les sanctions existantes ou prévues de l’UE, notamment celles qui concernent les livraisons de pétrole, de gaz, de matières premières et de combustible nucléaire de la Russie, ainsi que l’expansion de la centrale nucléaire de Paks soutenue par Moscou, et sur l’impact des sanctions sur le tourisme et les prix des denrées alimentaires. Bien que le gouvernement hongrois dirigé par Viktor Orban ait voté en faveur de tous les trains de sanctions de l’UE – en échange d’exemptions pour les sanctions sur l’énergie – le Premier ministre hongrois a sévèrement critiqué les sanctions occidentales ces derniers mois.
Lors de la session inaugurale d’automne du Parlement hongrois, fin septembre, M. Orban a dit que « Bruxelles s’est tiré une balle dans le pied » avec les sanctions. Il a fait valoir que les familles européennes doivent payer le prix des sanctions dans leurs factures d’énergie. Vendredi matin, dans une interview à la radio, il a imputé aux sanctions le taux d’inflation record de plus de 20 % en Hongrie.