« Normalement, il n’y a pas eu d’audit, on n’a fait que le point de la situation », J-B Elias sur la LEI
La liste électorale informatisée permanente n’a pas été finalement auditée, contrairement aux bruits qui ont circulé les semaines écoulées. Selon le président des fronts des organisations nationales de lutte contre la corruption, Jean-Baptiste Elias a fait savoir que les experts mandatés par les partis politiques ne sont pas allés au fond de la liste.
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L’ancien président de l’autorité nationale de lutte contre la corruption, Jean-Baptiste Elias a opiné ce dimanche 6 Novembre 2022 sur l’audit qui aurait été fait sur la liste électorale informatisée permanente (LEIP). C’était dans l’émission Grand Angle. Dans son développement, Dr Jean-Baptiste a clarifié ce qui a été fait durant les 5 jours par le comité d’audit mis en place. Selon lui, ce qui a été fait n’est pas l’audit de la liste électorale informatisée provisoire, mais le point de la situation. A le croire, on ne peut pas dire que la liste a été audité parce que les experts mandatés par les partis politiques ont affirmé qu’ils n’ont pas eu accès à la base de donnée.
Pourtant, le 13 Octobre 2022, le mandataire délégué de l’agence nationale d’identification des personnes (ANIP) a accordé, à la demande des organisations de la société civile, l’autorisation pour l’audit de la liste électorale informatisée permanente. C’est la même institution qui a d’ailleurs proposé les questions repères. Lesdites questions repères pour l’audit ont été validés par les partis politiques, les experts et la société civile.
Mais lors de la restitution, les leaders des organisations de la société civile se sont rendus compte que les experts qui ont censé faire l’audit n’avaient aucune réponse par rapport aux questions repères.
Les questions repères qui devaient servir de base à l’audit …
Après avoir accepté l’audit de la liste électorale informatise provisoire (LEIP), l’agence nationale d’identification des personnes a proposé aux techniciens amenés par les partis politiques des questions repères pour leur travail. Ces questions repères validées par le comité d’audit se présentent comme suit:
- la méthode utilisée garantit-elle l’inclusion ? ;
- l’approche a-t-elle engendré une décroissance de la population électorale ?;
- des personnes mineures sont-elles inscrites sur le Liste électorale informatisée provisoire?;
- l’approche minimise-t-elle la présence des personnes décédées?;
- quels sont les moyens utilisés pour informer les citoyens de leur présence sur le Liste électorale ? ;
- les électeurs ont-ils la possibilité d’avoir accès à leur centre de vote? ; les électeurs peuvent-ils faire des transferts ?;
- les algorithmes utilisés garantissent-ils l’efficacité du traitement ?;
- les algorithmes garantissent-ils l’unicité de chaque électeur, pour éviter des doublons ?;
- les données des personnes sont-elles bien protégées ?;
- le système offre-t-il des garanties contre les attaques et les intrusions de l’intérieur comme de l’extérieur ?;
- le système de l’Anip offre-t-il des moyens de consultation de la Liste électorale par des électeurs, par des moyens informatiques?;
- l’Agence nationale d’identification des personnes a-t-elle saisi la Pdp sur les fonctionnalités requises en matière de collecte et de traitement des données ?
Mais curieusement, lors de la restitution de leurs travaux, les techniciens ou experts mandatés par les partis politiques ont été tous incapables d’apporter des réponses à l’une quelconques des questions repères. A chaque fois que le modérateur du comité d’audit, Jean-Baptiste Elias évoque une question repérée, les experts qui auraient audité la liste électorale affirment qu’ils ne peuvent pas répondre à la question parce qu’ils n’ont pas eu accès à la base de données.
Par exemple, à la question de savoir s’il y a des mineurs sur la liste, l’agence nationale d’identification des personnes (ANIP) a affirmé « non » mais les experts ont affirmé qu’ils ne peuvent pas le savoir parce qu’ils ne sont pas entrés dans la base des données. Face aux réponses des experts sur les questions repères, Jean-Baptiste Elias a conclu qu’il n’y a pas eu audit.