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Niger: on en sait un peu plus des dessous du coup d’Etat du 26 juillet

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Lors d’une audition à l’Assemblée nationale française par la commission de la défense nationale et des forces armées, Sylvain Itté, ancien ambassadeur français au Niger, a fait des révélations sur le coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger.

Le coup d’État du 26 juillet au Niger a vu le président Mohamed Bazoum et sa famille séquestrés à l’intérieur de leur résidence par des membres de la garde présidentielle, dirigée par le général Omar Tchiani. Cette tentative de coup d’État a été marquée par la dispersion des manifestants favorables au président Bazoum à Niamey, qui ont été dispersés par des tirs de sommation de la garde présidentielle. Le mouvement, qualifié d’antirépublicain par la présidence nigérienne, n’avait pas réussi à obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale. Le coup de force a été fermement condamné par l’ONU, la Cedeao, et la France.

Les raisons derrière cette tentative restent floues, et la situation semblait toujours tendue avec la présidence signalant que l’armée et la garde nationale étaient prêtes à intervenir contre les éléments de la garde présidentielle impliqués si nécessaire. La communauté internationale, y compris la Cedeao et les États-Unis, a appelé à la libération immédiate et sans condition du président Bazoum.

Une affaire de pétrole

Pour l’ancien ambassadeur français au Niger, Sylvain Itté, l’implication présumée de l’ancien président nigérien Issoufou Mahamadou dans le coup d’État contre son successeur, Mohamed Bazoum serait la clé du succès du coup de force. Selon Itté, le coup d’État était motivé par des tensions internes liées à la gestion des ressources pétrolières du pays. Pour le français chassé de Niamey, Bazoum avait initié des réformes pour une gouvernance plus transparente et équitable de ces ressources, ce qui aurait menacé les intérêts de certains acteurs politiques et économiques, y compris ceux liés à Issoufou.

Itté a également souligné les liens de corruption et de collusion entre le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), fondé par Bazoum et Issoufou, et le secteur pétrolier, notamment avec des intérêts étrangers chinois. Les tensions au sein du parti concernant la gouvernance des ressources pétrolières et les ambitions modernisatrices de Bazoum, en contradiction avec certaines traditions sociétales nigériennes, notamment la scolarisation des filles, auraient contribué à l’instabilité.

Issoufou, la pierre angulaire

La révélation la plus frappante concerne l’implication directe d’Issoufou dans le coup d’État. En répondant à une question sur la Russie, Itté a choisi de souligner un aspect surprenant du coup d’État : l’implication directe de l’ancien président Issoufou Mahamadou. Selon l’ancien ambassadeur, contrairement aux attentes, le coup d’État n’était pas simplement le résultat de tensions externes ou de pressions internationales, mais impliquait activement un acteur politique national de premier plan. Itté indique que l’implication d’Issoufou, que ce soit par la planification ou le soutien du coup d’État, était un facteur inattendu qui a contribué à la réussite de l’action contre Mohamed Bazoum, son successeur.

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Pour rappel, l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a été expulsé du pays suite au coup d’État du 26 juillet. Dans un entretien avec la chaîne TF1 le 28 septembre, après son retour en France le 27 septembre, il a partagé son expérience des deux mois passés sous « extrême tension » et reclus dans son ambassade à Niamey. Il décrit cette période comme un « énorme gâchis » avec uniquement des perdants, soulignant que le putsch était principalement une affaire interne au Niger, liée à la lutte contre la corruption.

Itté avait été contraint de rester dans l’ambassade sous peine d’être immédiatement renvoyé du pays en raison d’une décision d’expulsion décrétée par les militaires au pouvoir. La France avait initialement refusé de se plier à cet ordre, affirmant ne reconnaître que le gouvernement légitime du président Mohamed Bazoum, renversé lors du coup d’État. La situation de l’ambassadeur, décrite comme une prise d’otage, était telle qu’il ne survivait que grâce à des rations militaires, jusqu’à ce que le président Emmanuel Macron annonce son retour en France et le départ des 1 500 militaires français déployés au Niger d’ici la fin de l’année.

Sylvain Itté a également mentionné les difficultés à se ravitailler, les entreprises nigériennes étant dissuadées ou menacées par la junte, et a décrit une manifestation violente contre l’ambassade de France le 30 juillet, la qualifiant de moment où ils sont « passés très, très près du drame » avec plus de 6 000 personnes prêtes à en découdre.

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