Les participants à un meeting devant l’ambassade de France au Niger menacent de prendre d’assaut le bâtiment si l’ambassadeur ne quitte pas le pays dans les prochaines heures, annonce la chaîne Al-Hadath dans un reportage réalisé sur les lieux.
Les manifestants ont démonté les barrières autour de l’ambassade sous les yeux des militaires et policiers nigériens présents. La chaîne constate que les manifestants, qui scandent haut et fort des slogans anti-français, sont plus nombreux que les jours précédents.
Le ministère nigérien de l’Intérieur, formé par les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a de nouveau exigé le 1er septembre que l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, quitte le pays en l’espace de 48 heures. Il affirme que l’ambassadeur et son épouse se trouvent au Niger en situation irrégulière.
Le CNSP avait déjà exigé le 25 août que l’ambassadeur de France quitte le Niger, mais celui-ci n’a pas répondu à une convocation au ministère des Affaires étrangères et a refusé de rencontrer les représentants des nouvelles autorités.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré de son côté que les putchistes n’avaient pas le droit de formuler quelque exigence que ce soit à Sylvain Itté étant donné que l’agrément de l’ambassadeur émane uniquement des « autorités légitimes nigériennes élues ».
Pour rappel, des militaires nigériens se sont rebellés fin juillet et ont annoncé la destitution de Mohamed Bazoum. Ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani, qui a dirigé la garde présidentielle, et formé le CNSP. Les dirigeants de la Cédéao ont décrété des sanctions contre les putchistes et ont exigé la libération de Mohamed Bazoum, menaçant d’avoir recours à la force.