Une opération conjointe des membres des comités de gestion de commune (Cogec) et la police Républicaine a conduit à la fermeture de près d’une vingtaine de centres de santé illégaux.
L’opération a été initiée par le médecin chef de la commune de N’dali en collaboration avec des membres des comités de gestion de commune (Cogec) et la police Républicaine. Elle a permis de dénicher plusieurs centres de santé clandestins.
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En effet, une descente de l’équipe sur le terrain a permis à l’équipe de procéder à la fermeture de près d’une vingtaine de centres de santé illégaux; soit au total 17 centres de santé clandestin à Sirarou et à Bori, deux arrondissements de la Commune de N’Dali.
La plupart des centres de santé mis sous scellés lors de cette opération sont des appartements familiaux transformés pour les besoins de la cause. L’ouverture de ces centres de santé n’a pas suivi la règle de l’art et les promoteurs n’ont reçu aucune autorisation.
Trois promoteurs ont donc été interpellés par la police, les autres sont en cavales et sont activement recherchés. Il leur est reproché le non-respect des normes en matière de collecte, stockage et gestion des déchets biomédicaux, l’insalubrité avec l’usage des méthodes de traitement rudimentaire, et l’approvisionnement illicite en produits pharmaceutiques.
Traque des centres illégaux, le gouvernement ne baisse pas les bras
Face à l’installation tous azimuts des centres de santé privés, le gouvernement avait lancé il y a quelques années une guerre contre ces centres de santé qui s’ouvrent partout en dehors de toute norme.
Selon Alassane Seïdou, alors ministre de la santé, l’installation tous azimuts de ces centres de santé privés sans autorisation relève du non respect de la loi n°97-020 du 17 Juin 1997, fixant les conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales en République du Bénin.
Pour rappel, l’article 2 de la n°97-020 du 17 juin dispose : « nul ne peut exercer les professions médicinales et paramédicinales en République du Bénin s’il n’est : titulaire soit d’un diplôme d’Etat, soit d’un diplôme étranger reconnu équivalent par le ministère chargé de l’éducation nationale ; de nationalité béninoise ou ressortissant d’un Etat ayant passé avec le Bénin des accords de réciprocité ; inscrit au Tableau des Ordres nationaux respectifs lorsqu’ils existent ».
Mais au mépris de cette disposition, des personnes sans foi ni loi s’installent notamment dans les zones reculées et dans des conditions contradictoires à ce que prévoit la loi en la matière.
Selon les statistiques avancées par l’ex autorité en charge de la santé, sur deux mille six cent quatorze (2.614) centres de santé privés recensés sur tout le territoire béninois, seul sept cent quatre vingt sept (787) soit 30% sont autorités à s’installer, ce qui signifie que 70% de ces derniers sont illégaux.
Une situation qui, selon Alassane Séidou, engendre d’énormes ennuis sanitaires aux populations qui malheureusement n’arrivent pas souvent à faire le bon choix pour se faire soigner.