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Mots pour maux, inconciliables  au Togo ?

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Dimanche 29 septembre 2024 à Lomé, au Togo, Guy Marius Sagna, député sénégalais et membre du Parlement de la CEDEAO a été la cible d’une agression violente dès l’ouverture d’une réunion avec des citoyens togolais. Une rencontre citoyenne de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile du Togo.

Le député sénégalais et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), devrait à l’occasion, entretenir des citoyens togolais sur le rôle du Parlement de l’institution sous-régionale, en marge de son déplacement pour assister à la troisième session extraordinaire de la commission du Parlement de la CEDEAO.

A peine la rencontre démarrait que le député sénégalais, très engagé dans la défense des droits des citoyens ouest-africains, finissait son mot introductif qu’il a été agressé ainsi que les participants, et journalistes. Les lieux mis sens dessus-dessous, par des individus non identifiés, communément appelés nervis. Une onde de choc dans les milieux diplomatiques et politiques de la sous-région. Acte auquel a réagi avec «Â fermeté » le Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères du Sénégal.

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Cette image sans nom provenant de Lomé aurait certainement pu passer comme d’ordinaire si n’y figurait pas quelqu’un d’une autre sphère.

Dans le viseur ?

Le militant anti-impérialiste devenu député sous les couleurs des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), actuellement au pouvoir au Sénégal, Guy Marius Sagna, connu pour ses critiques acerbes envers les dirigeants ouest-africains, avait déclenché une vive altercation au parlement de la CEDEAO le 20 juillet 2024. Il lui était reproché sa critique à l’égard des chefs d’État de la sous-région ouest-africaine, qu’il accuse d’être responsables de la situation sociale peu reluisante et politique délétère dans leurs pays. Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Patrice Talon du Bénin, et Faure Gnassingbé du Togo étaient ses principales cibles.

Mais que des propos tenus lors d’une plénière par un parlementaire en soient répréhensifs, au point d’être persona non grata, cela pose un problème.

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Pied de nez à la CEDEAO ?

Ce triste événement apporte de l’eau au moulin de ceux qui voient la CEDEAO comme un ‘’syndicat de chefs d’Etat’’. C’est tout de même regrettable que l’activisme d’un député du parlement de la CEDEAO soit perçu comme une ingérence dans la situation qui en cours dans un autre pays de la communauté que son pays d’origine. Dans le contexte qui prévaut dans la sous-région, cela laisse à désirer.

Alors que des voix se lèvent pour appeler à des réformes profondes au sein de l’organisation régionale, suite à la gouvernance jugée ‘’privée’’ des Etats, et l’appel à la levée des barrières aux citoyens de la communauté qui devront se sentir partout chez eux. A supposer que la déclaration qui devrait avoir lieu à cette rencontre n’est pas du goût des commanditaires et/ou auteurs, ceux d’en face n’avaient qu’à organiser à leur tour une ‘’ contre déclaration ‘’.

En voulant de la sorte contrer ce qu’ils suspectent, ils ont plutôt confirmé ce qui était jusqu’ici percu comme une histoire à dormir debout, aux yeux du monde.

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Ceci justifie cela ?

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire », a écrit l’auteure anglaise Evelyn Beatrice Hall, adepte du philosophe de la tolérance, Voltaire, qui au XVIIIe siècle s’est battu pour la liberté d’expression.

Que des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile aient du mal à organiser des manifestations publiques pacifiques et même des réunions à leur siège, restent symptomatiques.

Entre notification formelle d’interdiction de cette rencontre non élucidée, et information du bureau du Parlement de la CEDEAO de participation du député sénégalais à une rencontre interdite, par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie traditionnelle du Togo, tous les éléments sont réunis comme pour cautionner l’exaction.

L’organisation d’une manifestation, fut-elle interdite ne saurait être une caution au débarquement de nervis. Force doit rester à la loi et ses commis au besoin. « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer », dit si bien une citation apocryphe de Voltaire.

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