Mots pour maux, inconciliables au Togo ?

Guy Marius Sagna, député sénégalais
Le député sénégalais et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), devrait à l’occasion, entretenir des citoyens togolais sur le rôle du Parlement de l’institution sous-régionale, en marge de son déplacement pour assister à la troisième session extraordinaire de la commission du Parlement de la CEDEAO.
A peine la rencontre démarrait que le député sénégalais, très engagé dans la défense des droits des citoyens ouest-africains, finissait son mot introductif qu’il a été agressé ainsi que les participants, et journalistes. Les lieux mis sens dessus-dessous, par des individus non identifiés, communément appelés nervis. Une onde de choc dans les milieux diplomatiques et politiques de la sous-région. Acte auquel a réagi avec « fermeté » le Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères du Sénégal.
Cette image sans nom provenant de Lomé aurait certainement pu passer comme d’ordinaire si n’y figurait pas quelqu’un d’une autre sphère.
Dans le viseur ?
Le militant anti-impérialiste devenu député sous les couleurs des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), actuellement au pouvoir au Sénégal, Guy Marius Sagna, connu pour ses critiques acerbes envers les dirigeants ouest-africains, avait déclenché une vive altercation au parlement de la CEDEAO le 20 juillet 2024. Il lui était reproché sa critique à l’égard des chefs d’État de la sous-région ouest-africaine, qu’il accuse d’être responsables de la situation sociale peu reluisante et politique délétère dans leurs pays. Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Patrice Talon du Bénin, et Faure Gnassingbé du Togo étaient ses principales cibles.
Mais que des propos tenus lors d’une plénière par un parlementaire en soient répréhensifs, au point d’être persona non grata, cela pose un problème.
Pied de nez à la CEDEAO ?
Ce triste événement apporte de l’eau au moulin de ceux qui voient la CEDEAO comme un ‘’syndicat de chefs d’Etat’’. C’est tout de même regrettable que l’activisme d’un député du parlement de la CEDEAO soit perçu comme une ingérence dans la situation qui en cours dans un autre pays de la communauté que son pays d’origine. Dans le contexte qui prévaut dans la sous-région, cela laisse à désirer.