Depuis l’offensive lancée contre l’Ukraine le 24 février, beaucoup s’interrogent sur les motivations de l’homme qui dirige la Russie depuis vingt-deux ans. Selon un ancien agent du KGB, sur RMC mardi, « Si on n’arrête pas Poutine, il ne s’arrêtera pas ».
L’offensive lancée contre l’Ukraine le 24 février a profondément bouleversé l’ordre du monde et relancé une logique de bloc jamais vue depuis la Guerre froide. Au septième jour de la guerre déclenchée par le régime russe, l’intensité des combats devrait s’accroître très vite à Kiev, alors que l’armée ukrainienne a placé un important nombre de ses camions et tanks à l’ouest et au nord de la ville.
Face à la résilience ukrainienne devant l’invasion russe, Vladimir Poutine agite la menace de l’arme nucléaire. « J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat », a assuré Vladimir Poutine, justifiant cette annonce par les « déclarations belliqueuses de l’Otan » et les sanctions économiques « illégitimes ».
Si certains estiment que cette menace est symbolique d’un président « aux abois », marqué par l’avancée moins rapide que prévue de ses troupes, d’autres observateurs jugent sérieuse la menace nucléaire. « Si on n’arrête pas Poutine, il ne s’arrêtera pas », explique ce mardi sur RMC Sergueï Jirnov, ancien officier traitant du KGB, entrée la même année que Vladimir Poutine au sein de l’établissement de formation supérieure aux renseignements extérieurs.
« Poutine peut appuyer sur le bouton nucléaire mais sans déclencher la troisième guerre mondiale. Les Occidentaux estiment que si l’on utilise l’arme nucléaire, c’est en cas de dernier recours et le monde disparaît. Les Russes depuis 20 ans, miniaturisent l’arme nucléaire: ils ont des bombes d’une ou deux kilotonnes. Ça fait peur mais si ça explose, ça détruit 1 à 2 kilomètres carrés. Ce n’est pas énorme et c’est l’image qui fait peur », assure Sergueï Jirnov. « Le pire, ce ne sont pas les paroles, ce sont les militaires russes qui ont des plans qui disent que si une puissance étrangère conventionnelle, sans l’arme nucléaire, fait la guerre à la Russie et que la Russie sent que la défaite est proche, il faut utiliser l’arme nucléaire », ajoute l’ancien officier du KGB.
La guerre s’intensifie dans l’est du pays
L’armée russe affirme, mercredi 2 mars au matin, s’être emparé de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, peuplée de près de 300 000 habitants, située au sud du pays près de la péninsule de Crimée, après des combats acharnés ces dernières heures. « Des unités de l’armée russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale de Kherson », a affirmé le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov, qui a également assuré que les « infrastructures civiles » et les transports en commun fonctionnent normalement.
Quelques minutes avant cette annonce, le maire ukrainien de la ville, Igor Kolykhaïev, avait de son côté affirmé que la localité était toujours sous contrôle ukrainien. « Nous sommes encore l’Ukraine. Nous résistons toujours », a-t-il écrit sur son compte Facebook. « Aujourd’hui, je vais essayer de trouver des solutions pour rassembler les morts, pour rétablir l’électricité, le gaz, l’eau et le chauffage dans les endroits où cela a été coupé. Mais je vous préviens : réussir à faire cela aujourd’hui, ce serait accomplir un miracle », a-t-il poursuivi.