L’armée malienne a affirmé vendredi soir avoir découvert une fosse commune près de la base que lui a restituée il y a quatre jours l’armée française à Gossi, dans le nord du pays.
« Des dépouilles en état de putréfaction avancée ont été découvertes dans un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane », affirme l’état-major général des armées maliennes dans un communiqué.
« L’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux Fama », les forces armées maliennes, selon le communiqué. Le ministère de la Défense a été « saisi pour l’ouverture d’une enquête en vue d’établir toute la lumière sur ledit charnier ».
Cette annonce de l’armée malienne survient après le départ des militaires français de la base de Gossi, dans le cadre du désengagement français du Mali, annoncé en février. Les clés de cette emprise qui accueillait 300 soldats français ont été remises mardi aux forces armées maliennes.
Paris a décidé son retrait militaire du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et sur fond de tensions entre la France et la junte militaire au pouvoir, accusée par les Occidentaux d’avoir recours aux services du groupe Wagner. Bamako évoque pour sa part de simples conseillers russes.
Quelque 4.600 soldats français sont actuellement déployés au Sahel, dont 2.500 au Mali. Paris a depuis plusieurs fois réaffirmé qu’elle n’entendait pas cesser son combat contre les jihadistes qui sévissent dans la région et souhaitait travailler avec les pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, où les jihadistes menacent de se disséminer.