Mali: « nous avons fait le choix de prendre notre destin en main », Assimi Goita
Après les sanctions de la CEDEAO contre le Mali et ses dirigeants, le président de la transition du pays, le colonel Assimi Goita, s’est adressé à la nation et a assuré aux maliens qu’il fera beau dans l’avenir mais que cela nécessite des sacrifices lourds qu’il faut faire avec résilience. Il a également indiqué que malgré tout, son pays reste ouvert au dialogue avec les institutions régionales.
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La CEDEAO s’est réuni en sommet extraordinaire dimanche et a pondu une flopée de sanctions contre le Mali et ses autorités pour les pousser à partir du pouvoir. Des sanctions allant de la fermeture des frontières au gel des avoirs du pays dans l’espace CEDEAO. Ces sanctions ont été condamnées par le Mali qui a également rappelé ses ambassadeurs dans les pays concernés pour exprimer son mécontentement. Dans une adresse à la nation Assimi Goita a regretté ses sanctions et a appelé les maliens à la résilience.
« La lecture des communiqués de la CEDEAO et de l’UEMOA donne le sentiment que la complexité de la situation du Mali n’a malheureusement pas été prise en compte. Il est regrettable que les efforts des autorités de la transition aient été ignorés », a indiqué Goita lundi. « Chers compatriotes,L’heure est au rassemblement de tous les Maliens sans exclusive pour réaffirmer nos positions de principe et défendre notre patrie. Chaque Malienne, chaque Malien où qu’il se trouve, doit se comporter en défenseur des intérêts supérieurs du Mali », a-t-il poursuivi.
Goita assure que « nous mesurons la gravité de la situation » et indique qu’il « revient à chacun de taire les divisions de quelque nature que ce soit et de se retrouver autour de l’essentiel qu’est le Mali, notre patrie. Aussi, j’en appelle à une mobilisation constante et à une résilience face à la situation ».
Eviter un éternel recommencement
« L’histoire sociopolitique de notre pays nous a prouvé à maintes reprises qu’il nous fallait impérativement revoir en profondeur notre système afin d’éviter un éternel recommencement. C’est cela que nous avons tenté de faire comprendre aux Chefs d’État de la CEDEAO, car le Mali est un pays pour qui l’intégration africaine vaut la renonciation à une partie de son territoire. Il est donc temps pour nous, chers Maliens de nous retrouver, de nous renforcer afin de pouvoir exister, exister en tant que nation, exister dans toute notre diversité », a expliqué Goita.
Le président malien déclare également que « nous avons fait le choix d’être sincère afin de prendre notre destin en main en forgeant notre propre voie. Gardons à l’esprit que le chemin qui mène au bonheur est une voie dure et très dure. Toutefois, avec courage et dévouement nous allons y arriver. Telle est l’essence de notre hymne national. La CEDEAO et l’UEMOA se sont assumées, nous en feront autant. Nul besoin de procéder à des actions de violences cela n’a jamais caractérisé les maliens que nous sommes ».
Ouverture au dialogue
« Je dois vous dire que même si nous regrettons le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation. Notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé n’a jamais failli », assure le colonel.