Alors que des pourparlers ont été annoncés entre l’État malien et différents groupes jihadistes, le gouvernement malien a démenti jeudi soir avoir mandaté qui que ce soit pour négocier avec certains jihadistes.
« Le gouvernement informe l’opinion publique nationale et internationale qu’à ce jour, aucune organisation nationale ou internationale n’a été mandatée officiellement pour mener une telle activité », selon un communiqué publié sur les réseaux sociaux. « Lorsque le gouvernement de la République du Mali jugera opportun d’ouvrir des négociations avec des groupes armés de quelque nature que ce soit, le peuple malien sera informé par les canaux appropriés », ajoute-t-il.
Le gouvernement affirme avoir appris « par voie de presse » que l’Etat aurait ouvert des négociations avec des chefs jihadistes. Le ministère des Affaires religieuses a pourtant diffusé la semaine passée un communiqué indiquant qu’il avait été officiellement chargé du dossier du dialogue avec certains groupes jihadistes mandaté. Le ministre des Affaires religieuses, Mahamadou Koné, y était cité déclarant que ses services avaient été chargés d’une « mission de bons offices en direction des groupes armés radicaux ».
La France, principal allié du Mali, a toujours refusé ce dialogue. Les relations entre Bamako et Paris traversent leur plus grave crise depuis le début de l’engagement français en 2013. Le premier ministre malien a dénoncé comme un «abandon en plein vol» la décision française de réduire ses effectifs au Sahel d’ici à 2023. Paris estime que le recours possible de Bamako à la société russe de mercenaires Wagner est incompatible avec la présence française.