Alors que rien n’est encore acquis dans le dossier portant sur un éventuel contrat entre les autorités du Mali et la société paramilitaire russe, Wagner, pour l’intervention de ses hommes à Bamako, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) semble vouloir s’illustrer comme premier obstacle à cette coopération. Elle dit être foncièrement contre l’arrivée des paramilitaires russes au Mali.
L’annonce d’un contrat pour l’intervention de la société militaire privée russe au Mali, afin de combler « le vide sécuritaire laissé par le départ des forces françaises de Barkhane », génère des grincements de dents sur l’échiquier mondial. La France, l’Allemagne et les Etats-Unis ont clairement exprimé leur désaccord à la conclusion d’un contrat d’intervention qui pourrait ouvrir la porte aux « mercenaires russes » à Bamako. Ces militaires, soutient-ils, sont auteurs de plusieurs agressions et violations des droits de l’Homme en Centrafrique.
Menaces et pressions internationales
Une implication de la société Wagner au Mali serait «incompatible» avec le maintien d’une force française, a averti le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. «C’est absolument inconciliable avec notre présence» et «incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali», a-t-il martelé.
Au sein de la CEDEAO, le choix a été fait de s’aligner derrière la France dans cette affaire. L’organisation sous-régionale a, dans un style de suivisme occidental, dénoncé jeudi 16 septembre, la volonté des autorités de la transition politique malienne d’engager des compagnies de sécurité privées au Mali.
Le Mali a un ennemi de sang
Criblé de critiques et mis sur la table de la pression internationale, le Mali a aussi un ennemi de sang et pas des moindres, qui a clairement signifié son désaccord à un éventuel partenariat Bamako-Wagner. Très connue au Mali et fortement représentée au nord du pays, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) met Bamako en garde contre tout recours à des mercenaires.
« Ce sont les populations civiles déjà meurtries et fragilisées par une décennie de crise qui vont payer le prix de l’utilisation des mercenaires du groupe Wagner connus pour leurs graves violations de droits de l’homme dans les pays où ils sont déployés », a ainsi fustigé la CMA dans un communiqué.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est une organisation politique et militaire majoritairement touarègue, active au nord du Mali. Son objectif est l’indépendance du territoire de l’Azawad. Créé en 2011, c’est l’un des principaux groupes armés impliqué dans la guerre au Mali.