Le très influent imam malien Mahmoud Dicko, qui a dirigé des manifestations antigouvernementales de masse l’année dernière, s’en est pris dimanche au président de la transition malienne Assimi Goita lors d’une rare réprimande et a mis en garde que « les choses ne vont pas bien » dans le pays.
Lors d’une adresse à ses compatriotes via une conférence de presse dans la capitale Bamako, une de ses rares sorties publiques depuis un bon moment, Mahmoud Dicko a insisté pour faire comprendre que la situation actuelle du pays l’obligeait à réagir. Dicko est une figure de proue et un maillon important dans la révolution malienne. Il a été le déclencheur de la manifestation de masse qui a profité aux militaires qui ont déposé l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita en 2020.
Près d’un an après avoir décidé de faire profil bas, il a réagi face à la situation socio-sécuritaire et politique du pays, indiquant que « je voulais prendre la parole, dire que les choses ne vont pas bien ». Il assure qu’il se sentait invité à remédier à la situation et que Goita avait refusé une audience avec lui. « Nous ne nous entendons pas ensemble, ni avec le reste du monde. L’isolement actuel du pays ne peut pas perdurer », a indiqué l’imam Dicko. Malgré son avertissement il tient a souligné que sa sortie n’est pas un appel à de nouvelles manifestations.
La sortie de l’Imam Mahmoud Dicko intervient alors que le Mali fait face à de nombreuses sanctions internationales dont celles de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Les autorités de transition sont pressées d’organiser des élections au plus tard en février prochain, mais Assimi Goita et son équipe assurent que la situation sécuritaire du pays est bien plus importante pour l’heure car l’Etat ne contrôle pas plusieurs parties du territoire qui se retrouve aux mains des groupes armés terroristes.