La Norvège a annoncé ce mardi qu’elle renonçait à l’envoi de ce petit contingent militaire, qui devait intégrer la force européenne antijihadiste dans le pays.
Face à une junte hostile qui vient d’expulser l’ambassadeur français à Bamako, la France et ses alliés sont en pleine réflexion. Mais déjà la Norvège a annoncé mardi qu’elle renonçait à envoyer un petit contingent militaire qui devait intégrer la force européenne antijihadiste au Mali, faute d’accord avec la junte.
« Il n’a pas été possible d’établir avec le Mali un cadre juridique suffisant qui assure la sécurité de nos soldats », a affirmé le ministre norvégien de la Défense Odd Roger Enoksen devant le Parlement à Oslo. Il ajoute qu’à « compter d’aujourd’hui il n’est pas d’actualité d’envoyer une force norvégienne (au sein de la force) Takuba ».
« Le combat contre le terrorisme se poursuivra au Sahel, il se poursuivra avec l’accord des autres pays de la région, il se poursuivra en soutien des pays du golfe de Guinée qui aujourd’hui voient, en raison de la porosité des frontières, les groupes terroristes pénétrer dans le nord de leurs territoires », a assuré mardi 1er février Jean-Yves Le Drian, au lendemain de la décision de Bamako d’expulser l’ambassadeur français.
Un sentiment antifrançais régional
Les relations bilatérales n’ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête du Mali, plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique. Peu pressés de rendre le pouvoir aux civils, les putschistes sont entrés ces derniers mois en résistance face à une grande partie de la communauté internationale, dont ses voisins, et soufflent sur les braises d’un sentiment antifrançais régional latent.
La France et ses alliés européens s’alarment aussi de l’appel fait, selon eux, par la junte aux mercenaires de la sulfureuse société russe Wagner, réputée proche du Kremlin. La junte persiste à démentir.