Face à des informations faisant état d’une possible alliance entre les jihadistes du JNIM et les rebelles du Front de Libération de l’Azawad (FLA), le gouvernement malien a renforcé sa stratégie sécuritaire en prolongeant le gel des avoirs de plusieurs figures influentes des groupes armés.
Jeudi 4 mars, le ministère malien de l’Économie et des Finances a pris un arrêté prorogeant pour six mois supplémentaires le gel des biens et ressources économiques de plusieurs personnalités clés impliquées dans l’insurrection armée. Cette mesure s’inscrit dans une démarche visant à assécher les sources de financement des groupes opérant sur le territoire malien.
Parmi les figures ciblées figure Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM ou JNIM), coalition jihadiste affiliée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Né dans la région de Kidal, il dirige cette organisation fondée en 2017, qui regroupe Ansar Dine, Almourabitoune, la Katiba Macina et l’Emirat du Sahara. Le JNIM s’est imposé comme le principal groupe jihadiste au Sahel, dépassant l’État islamique.
En effet, Iyad Ag Ghaly fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre 2012 et 2013, incluant meurtres, violations, esclavage sexuel, mutilations et tortures. L’arrêté cible également Amadou Kouffa, chef de la Katiba Macina, ainsi que quatre dirigeants du FLA, anciennement CSP-DPA, parmi lesquels Alghabass Ag Intalla, Bilal Ag Acherif, Achafagui Ag Bouhada et Fahad Ag Almahmoud, ce dernier ayant été tué par une frappe de l’armée malienne en décembre 2024.
Les sanctions sont motivées par des accusations de terrorisme, financement du terrorisme, détention illégale d’armes, atteinte à l’unité nationale et association de malfaiteurs. Cette décision s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les réseaux de financement des groupes armés, alors que des pourparlers entre le JNIM et le FLA pourraient redéfinir l’équilibre des forces dans la région.