L’intervention étrangère dans les foyers de tension en Afrique rend souvent difficile la recherche de solutions pour mettre fin aux crises sur le continent. C’est ce qu’a déclaré, selon l’agence de presse Maghreb Arab Press (MAP), dimanche à Dakar, le président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall.
« L’intervention étrangère dans les foyers de tension en Afrique rend souvent difficile la recherche de solutions pour mettre fin aux crises », a-t-il souligné, s’exprimant dans la capitale sénégalaise lors de la conférence économique Dakar 2022 sur le thème « L’Afrique: partenaire de premier plan ».
« Sans cette intervention extérieure dans les points chauds, il aurait été facile de résoudre les problèmes en utilisant les mécanismes africains de réunion et de sanctions », a poursuivi M. Sall faisant référence à l’approche privilégiée pour gérer les situations complexes causées par les conflits et les coups d’État sur le continent.
Il a souligné l’importance de « pacifier les poches de tension en Afrique ». « Rien [ne peut être fait] sans la paix, la sécurité et la stabilité », a ajouté le président de l’UA.
Des représentants de pays européens et africains ainsi que d’organismes internationaux, dont l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), participent à cet événement.
Une agence panafricaine de la notation
M. Sall a également évoqué «Â la nécessité face aux injustices, aux notations parfois très arbitraires, d’avoir une agence panafricaine de la notation », dans un discours diffusé dimanche sur la radio privée RFM. Il s’était exprimé la veille lors de la «Â Conférence économique Dakar 2022 » organisée par des économistes africains sur le thème «Â L’Afrique partenaire leader ».
«Â En 2020, alors que toutes les économies subissaient les effets du Covid-19, 18 des 32 pays africains notés par au moins une des grandes agences d’évaluation ont vu leur notation dégradée. Ceci représente 56% de notations dégradées pour les pays africains contre une moyenne mondiale de 31% pendant la période », a-t-il dit.
« Des études ont montré qu’au moins 20% des critères de notation des pays africains relèvent de facteurs plutôt subjectifs d’ordre culturel ou linguistique, sans lien avec les paramètres qui jaugent la stabilité d’une économie », a-t-il encore estimé.
Une des conséquences est que « la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel. Nous nous retrouvons ainsi à payer plus qu’il ne faut des primes d’assurance, ce qui renchérit le crédit accordé à nos pays ».
« Nous continuons à payer des taux d’intérêt très élevés à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique », a-t-il insisté.