La mission onusienne de maintien de la paix au Mali, dont le mandat expire ce 30 juin, sera renouvelée d’un an, mais avec plusieurs exigences de Bamako qui est demeuré intransigeant sur son intégrité territoriale.
Le Conseil de sécurité a décidé, mercredi 29 juin, par 13 voix pour et 2 abstentions -Chine et Fédération de Russie- de proroger d’un an, jusqu’au 30 juin 2023, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) avec les mêmes effectifs maximums de 13 289 militaires et 1 920 policiers et les deux mêmes priorités stratégiques. Les compétences de la Mission en matière d’enquête sur les allégations d’atteintes aux droits de l’homme ont divisé les membres du Conseil et le Mali a fermement rejeté les dispositions concernant la libre circulation des membres de la MINUSMA dans ce domaine.
En effet, Bamako a exigé et obtenu l’abandon des vols français d’appui à la Minusma, la non stigmatisation directe des instructeurs russes dans le texte. Alors que la France, à l’origine de la résolution 2640 (2022), insistait sur cette nécessaire liberté face aux multiples accusations de violation des droits de l’homme, qu’elle a imputées tant aux groupes terroristes qu’aux Forces armées maliennes et aux « mercenaires du groupe Wagner », plusieurs autres membres –dont la Chine et le Gabon- ont estimé que le texte ne répondait pas aux besoins les plus pressants de la population en matière de sécurité et comportait trop d’injonctions, portant atteinte à la souveraineté du pays.
La Minusma est présente dans le pays depuis 2013, elle compte actuellement près de 15 000 casques bleus et policiers, mais les relations avec Bamako se sont dégradées au cours des derniers mois. En effet, les forces françaises apportent à la Minusma un appui aérien avec des avions de chasse et des hélicoptères d’attaque, et un soutien dans le domaine médical, avec notamment un hôpital bien équipé à Gao (nord).