L’ONU a condamné ce lundi, «l’exécution de masse» de 81 condamnés à mort en Arabie saoudite samedi. Dans son communiqué, la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, dénonce des « procès qui ne répondent pas aux normes internationales ».
En Arabie Saoudite, 73 Saoudiens, 7 Yéménites et un Syrien avaient été «reconnus coupables de multiples crimes odieux» dans le pays, a rapporté l’agence de presse officielle SPA. Parmi eux, des hommes liés à l’organisation jihadiste Daesh, au réseau al-Qaida, aux rebelles Houthis du Yémen et à «d’autres organisations terroristes», a précisé l’agence.
Condamnés à la peine de mort, pour avoir «attaqué des lieux de culte, des bâtiments gouvernementaux et des installations vitales pour l’économie du pays», et pour des «crimes d’enlèvement, de torture, de viol et de contrebande d’armes», ils ont été exécutés samedi. Une sentence que dénonce la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, qui indique que la peine de mort est incompatible avec les fondements des droits humains et que ne pas donner d’informations aux proches sur les circonstances de l’exécution peut être considéré comme de la torture et des mauvais traitements.
« Parmi ceux qui ont été décapités le 12 mars, 41 appartenaient à la minorité chiite et avaient participé à des manifestations contre le gouvernement en 2011-2012 en demandant de pouvoir participer davantage au processus politique, sept autres étaient yéménites et un syrien », a détaillé Michelle Bachelet qui souligne que certains des exécutés ont été condamnés à la suite de procès qui ne répondent pas aux normes internationales.
«La mise en Å“uvre de la peine de mort à la suite de procès non équitables est interdite par les législations internationales en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire et peut être considérée comme des crimes de guerre», écrit l’ancienne présidente du Chili.
En 2021, l’Arabie Saoudite avait procédé à 69 exécutions. Et depuis le début 2022 et avant les exécutions de samedi, 11 personnes avaient été exécutées, selon un décompte de l’AFP basé sur des déclarations officielles.