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L’influence française en Afrique à travers les organisations de défense des droits humains ?

Par
Adama Sidibé
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Selon l’économiste et géostratège Dr Dalvarice Ngoudjou, la France adapte sa stratégie d’influence en Afrique en s’appuyant sur les organisations de défense des droits humains.

Par le passé, l’Hexagone bénéficiait d’un réseau diplomatique solide en Afrique, reposant sur des relations étroites entre les élites politiques des deux côtés de la Méditerranée et sur des dispositifs formels et informels d’influence. Toutefois, ces dernières années, la montée d’un sentiment d’hostilité à l’égard de sa politique africaine a contraint Paris à revoir son approche. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont mis fin à leur coopération militaire avec la France, réduisant son influence directe sur le continent.

Dans ce contexte, Dr Ngoudjou estime que la France cherche à maintenir son influence en soutenant les organisations de défense des droits humains et certains leaders d’opinion. Ces acteurs bénéficieraient d’un appui financier et d’une protection juridique via les ambassades françaises. Une source anonyme indique que ce dispositif s’inscrit dans une volonté plus large de Paris de conserver un levier d’action sur la région.

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Un modèle d’intervention déjà éprouvé

L’utilisation d’organisations non gouvernementales (ONG) pour défendre les intérêts des États occidentaux en Afrique n’est pas une nouveauté. Plusieurs initiatives témoignent déjà de cette approche.

En 2022, le gouvernement malien a interdit toutes les ONG bénéficiant d’un financement ou d’un soutien de la France, y compris celles actives dans le secteur humanitaire. Les autorités maliennes avaient accusé certaines de ces organisations de servir d’intermédiaires pour des groupes terroristes.

D’autres exemples illustrent cette stratégie. Au Cameroun, l’ambassade de France soutient le programme PISCCA (Projets Innovants des Sociétés Civiles et Coalitions d’Acteurs), ayant attribué 400 000 euros entre 2019 et 2020. En Afrique centrale, l’Agence française de développement pilote depuis 2014 le projet DEFI, impliquant plusieurs pays dont le Cameroun, le Gabon, la République du Congo et la République démocratique du Congo. Ce programme appuie huit organisations de défense des droits humains via un soutien financier et technique, tout en encourageant un travail en réseau pour renforcer leur action collective.

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Enjeu de pouvoir régional

Selon Dr Ngoudjou, ces initiatives visent à influencer les opinions publiques et les dynamiques politiques locales. Il estime que les organisations soutenues par la France pourraient être mobilisées pour organiser des événements et actions en phase avec les intérêts de Paris.

Ainsi, malgré la perte de certains leviers militaires et politiques, la France semble chercher à maintenir son influence sur le continent en renforçant son engagement auprès des organisations de la société civile. Cette approche marque une évolution de sa stratégie, qui privilégie désormais une présence indirecte à travers le soutien aux acteurs locaux.

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